MOINS 44 % DE BUDGET POUR LA SANTÉ : LA DESTRUCTION DU SERVICE PUBLIC CONTINUE !
Alors que la première sortie de Michel Barnier s’est effectuée dans un hôpital, plaçant la santé parmi ses priorités, nous découvrons avec stupeur que le budget du ministère de la Santé sera amputé l’an prochain de 44 %, soit la plus forte saignée de tous les ministères. Ce budget, qui n’est pas celui de la Sécurité sociale, concerne notamment les investissements dans les hôpitaux. Pour rappel, les fameuses promesses du Ségur de la santé annonçaient 6 milliards d’euros d’investissement pour les hôpitaux et les Ehpad… des annonces mensongères.
Regardons de plus près les conséquences concrètes de ces mesures. De très nombreux hôpitaux souffrent de vétusté et nécessitent des rénovations urgentes. Ces travaux ont été retardés depuis que la Banque centrale européenne oblige les hôpitaux à emprunter auprès d’elle avec des taux d’intérêt élevés, ce qui a abouti à une dette cumulée de plus de 30 milliards d’euros.
Plus grave, certains ont été plombés par des emprunts toxiques, avec des taux d’intérêt qui ont dépassé les 20 %. Face à cette impasse, le gouvernement est intervenu. Mais il s’est contenté de reprendre à sa charge seulement un tiers de cette dette, ce qui laisse aux hôpitaux une charge d’intérêt d’environ 1 milliard par an. Somme qui manque non seulement pour investir mais qui pèse aussi sur la principale dépense des établissements : les salaires. Ce qui se traduit par une réduction des embauches alors que nous manquons déjà de personnel.
Cette saignée fait suite à celles opérées les années précédentes avec le transfert au budget de la Sécurité sociale du financement de certaines agences ou encore de la rémunération des étudiants hospitaliers. La stratégie est claire, on déshabille le ministère de la Santé et on charge la barque de la Sécurité sociale pour alourdir son fameux trou, ce qui permet d’imposer comme obligatoires des mesures d’économies. Dans le même temps, le budget militaire progresse de 5 % dans le cadre de la Loi de programmation qui affecte 413 milliards aux armées d’ici à 2030. Bref, des milliards pour l’armée, l’austérité pour la santé. Autre exemple des choix de l’État dans un domaine où visiblement l’argent coule à flots, c’est celui des aides aux entreprises pour soi-disant réindustrialiser la France. Ainsi Sanofi, champion français de la pharmacie, s’est vu octroyer une subvention de l’État de 240 millions d’euros pour son usine de Neuville-sur-Saône, avec en perspective la création de 200 emplois. Belle opération pour une entreprise qui fait entre 5 et 10 milliards d’euros de bénéfices. Quelle efficacité pour la collectivité quand la création d’un emploi coûte plus d’un million d’euros ? Tout cet argent manque pour la santé, c’est-à-dire pour la vie, au profit de la guerre et du veau d’or capitaliste.
SOURCE :
France : rumeur de coupe dans le budget de la Santé, la gauche dénonce une «destruction du service public»
Selon un chroniqueur du quotidien L'Humanité, le gouvernement s'apprêterait à amputer de 44% le budget du ministère de la Santé pour l'année 2025. Des professionnels du secteur ainsi que la gauche s’insurgent contre cette éventuelle orientation budgétaire.
«44% en moins de budget pour la Santé ! Structures vétustes, avec nécessité de rénovation, structures n'étant pas aux normes de sécurité incendie, plafonds menaçant de s'écrouler, murs fissurés, etc. Toujours plus de destruction des services publics...»
Sur X (ex-Twitter), le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) s’est inquiété le 23 septembre, à quelques semaines de la présentation du budget à l’Assemblée, de la possible direction budgétaire qui pourrait être prise par le gouvernement Barnier.
Un chiffre avancé le 23 septembre dans une chronique parue dans le quotidien L’Humanité, dénonçant «la plus forte saignée de tous les ministères». «Ce budget, qui n’est pas celui de la Sécurité sociale, concerne notamment les investissements dans les hôpitaux», est-il précisé.
«Des milliards pour l’armée, l’austérité pour la santé»
Cette information a été présentée dans les colonnes de L'Humanité par le médecin du Samu 93 et conseiller régional apparenté LFI Christophe Prudhomme. Dans un «billet d’humeur», ce dernier a affirmé que «la raison du retard à la transmission des éléments budgétaires par Michel Barnier» visait à «éviter de mettre en évidence les mensonges contenus dans ses premières déclarations». Et d’ajouter qu'il découvrait «avec stupeur» que le budget de la Santé allait être «amputé l'année prochaine de 44%», sans avancer de montants à l'appui... si ce n'est celui de l'armée et des 413 milliards d’ici à 2030, alloués en 2013. «Bref, des milliards pour l’armée, l’austérité pour la santé», a fustigé l'élu LFI.
Le chroniqueur s'est également insurgé contre «les fameuses promesses du Ségur de la santé […] 6 milliards d’euros d’investissement pour les hôpitaux et les Ehpad», les qualifiant d'«annonces mensongères».
Plusieurs centrales syndicales se sont indignées à l'idée qu'une telle coupe puisse être inscrite au budget, à l’instar de la CGT Éducation 95 qui a dénoncé «une attaque historique» et a appelé à manifester le 28 septembre.
«Ils taillent dans la dépense publique», s'insurge une députée
«Pourquoi auditionner les ministres, ils ne répondent à aucune question !» En commission des finances le 25 septembre, la députée écologiste de Paris Danielle Simonnet s’en est prise au gouvernement, interrogeant notamment l’exécutif sur la taille dans les dépenses de santé : «Alors qu'ils taillent dans la dépense publique, est-ce vrai qu'ils vont baisser les crédits de 44% pour la Santé ?».
La nouvelle ministre de la Santé, nommé deux jours avant la publication de cette affirmation quant à une possible coupe budgétaire, n’a pas encore réagi et son ministère n’a pas commenté ce chiffre.
Le 18 septembre, le président de la Conférence des commissions médicales hospitalières Rémi Salomon s'était alarmé sur une radio publique : «L'hôpital public est en grande difficulté, on a un déficit qui est estimé à peu près à 2 milliards à la fin de l'année, ce qui est considérable, on n'avait jamais atteint ce niveau-là.» Il appelait en outre à ne pas «resserrer» le budget de la Santé.
PT