TRANSITION MONDIALE AU SOCIALISME, ET NOSTALGIES DU LIBRE MARCHÉ – Par Gilles Questiaux
Le système économique du capitalisme libéral évolue nécessairement par le jeu de ses contradictions internes, et se transforme à travers une succession de crises, en système socialiste.
La rationalité de la planification économique et du contrôle public des moyens de production est supérieure à long terme, en principe mais aussi dans les faits à l’anarchie du marché – et conforme à l’idéal démocratique et à ce titre passer du capitalisme au socialisme fait passer la démocratie de l’abstrait au concret.
Les vices privés - vertus publiques du libéralisme, pour lequel l’égoïsme individuel travaille inévitablement au bien collectif, sont des personnages de conte de fée, des arguments rhétoriques qui visent à la vraisemblance et des hypothèses astucieuses qui ne sont jamais prouvées. Personne n’a prouvé que la volonté de réussite et d’enrichissement personnel contribue positivement au bien public à l’échelle macro-économique. Mais il est bien certain que la volonté d’accaparement des ressources et les monopoles privés provoquent à terme une spirale négative.
Le capitalisme réel qui domine actuellement le monde comporte de nombreux éléments de socialisme et n’a pas pu durer autrement qu’en se les incorporant peu à peu, délibérément ou contraint et forcé par la lutte des classes nationale et internationale, et les grands conflits mondiaux depuis un siècle et demi.
Mais ces éléments de socialisme sont périodiquement attaqués par les intégristes du libre marché, influents dans les médias, les universités, et les think-tank qui déterminent la gouvernance occidentale, surtout depuis le tournant néo-libéral mondial des années 1980. Ce courant piétine et son influence sur les élites décline depuis la crise des Subprime en 2008 mais avec un certain décalage il gagne de l’influence dans la culture populaire des consommateurs de masse.