À propos d’une note du Secteur international du PCF - L’ANALYSE de Jean-Claude Delaunay
À propos d’une note du Secteur international du PCF
L'analyse de Jean-Claude Delaunay
Le Secteur international du PCF vient de diffuser (novembre 2024) une note (en lien ci-dessous) que je trouve intéressante à examiner du point de vue sociologique. J’ai fait un résumé de cette note. Je me contente ici de résumer ce résumé.
Le texte en question prétend décrire et analyser les fractures et risques de guerre du monde contemporain de façon à bien asseoir le combat des communistes français pour la PAIX.
Au départ de l’analyse, la puissance américaine. Cette dernière serait contestée par la Chine, qui voudrait être la première de la classe, et par la Russie, un empire en gestation. Le choc de ces trois puissances mettrait le monde en crise. Or cette crise serait dangereuse parce qu’elle prendrait place dans un contexte (la mondialisation fractionnée) qui loin de la calmer, l’amplifierait et la pousserait vers la guerre. Quatre facteurs d’amplification sont identifiés : 1) Les mécanismes de sécurité collective auraient été détruits, 2) De nombreux États seraient en situation de faiblesse politique interne et chercheraient à masquer leur faiblesse par la guerre, 3) Différents États aspireraient à devenir des puissances régionales, 4) Les idéologies de l’extrême droite et le fondamentalisme religieux séviraient.
Certes, le monde serait traversé par des aspirations contraires, celles d’un autre ordre mondial, pacifié, matérialisées par les BRICS. Mais les pays constitutifs de cette association seraient un ramassis de contradictions. Ils n’exerceraient donc aucun pouvoir compensateur du chaos mondial actuel.
Tel est le monde dans lequel les communistes seraient plongés. Une dizaine de recommandations et de principes (guides d’action en faveur de la paix) terminent ce texte.
Le contexte décrit est pessimiste. Cela ne relève pas de la responsabilité des rédacteurs du texte. Ce qui pose problème n’est donc pas ce pessimisme, s’il est justifié. Ce sont les analyses qui y sont présentées. Et là, je crois pouvoir affirmer qu’elles sont d’une faiblesse intellectuelle extrême. Ce qui veut dire que les recommandations de lutte pour la paix n’ont pas de fondement analytique solide.
C’est ce que je voudrais montrer ci-après en m’intéressant aux deux réalités suivantes (l’impérialisme et le socialisme) et à la façon dont elles sont présentes dans ce texte.
L’impérialisme
Le concept global de description du monde actuel que ses auteurs utilisent est celui de « mondialisation capitaliste » ou encore, accessoirement, de « capitalisme néo-libéral », voire de « capitalisme libéral », sans oublier celui de « capitalisme financier ». Cette diversité n’est pas bien maîtrisée, ce qui engendre une certaine confusion. Le mot impérialisme apparaît deux fois dans ce texte, mais seulement pour qualifier les États-Unis.
Le concept marxiste-léniniste d’impérialisme a donc été réduit à son usage idéologique ordinaire. Il caractériserait la volonté de puissance d’un pays au milieu de la mondialisation capitaliste. Ce ne serait pas une nouvelle étape de la vie du capitalisme venant après celle du capitalisme concurrentiel et ayant trait à TOUS les pays capitalistes développés. Ce ne serait pas un concept visant à décrire LA MATURITÉ des rapports de production capitalistes, la formation de nouveaux agents (le capital financier) et donc d’abord un concept ÉCONOMIQUE. Ce serait un concept de nature POLITIQUE et MILITAIRE (le pouvoir, l’Etat).
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LA NOTE DU SECTEUR INTERNATIONAL DU PCF EN LIEN CI-DESSOUS: