AUCHAN, MICHELIN : LES PLANS DE LICENCIEMENTS SONT-ILS INÉVITABLES ?
De temps en temps, les médias se réveillent. Ils mettent en avant des plans de licenciements massifs, comme s’ils étaient surprenants. Comme s’ils arrivaient rarement. Ces jours-ci, après un silence médiatique de plusieurs mois sur les milliers de licenciements économiques dans notre pays, leur art du mimétisme les amène à tous évoquer les plans sociaux chez Michelin et chez Auchan. Le groupe automobile a annoncé la fermeture de ses sites de Vannes et Cholet, impactant 1254 salariés. De son côté, Auchan prévoit la suppression de 2389 postes en raison de sa décision de fermeture de trois hypermarchés (Clermont-Ferrand Nord, Woippy, Bar-le-Duc), d’un supermarché (Aurillac), de six magasins MyAuchan, ainsi que de trois entrepôts de livraison à domicile. Ces terribles drames sociaux ne sont en rien des exceptions et n’ont aucune fatalité inscrite en eux. En vérité, les employeurs ne font que profiter de ce que les gouvernements, la justice et notre indifférence collective leur permettent de faire. Jusqu’à quand ?
À l’annonce des plans sociaux chez Michelin et Auchan, comme d’habitude, le premier ministre Michel Barnier a fait semblant de découvrir la lune et de vouloir à tout prix connaître ce que Michelin et Auchan ont fait de l’argent qui leur a été déversé ces dernières années par l’Etat. « Je veux le savoir. Et donc nous allons poser des questions et nous verrons si cet argent a été bien ou mal utilisé pour en tirer les leçons“. Il ose même se dire « en solidarité » avec les salariés. Pour que l’argent versé par l’État aux entreprises soit bien utilisé, il aurait fallu tout simplement conditionner les aides à une utilisation favorable à l’emploi. Ce n’est pas le cas. Malgré les engagements proclamés, les aides versées par l’État ne sont en effet soumises à aucun contrôle quant à leur impact sur la préservation des postes de travail.
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