Adresse du Comité Confédéral National de la CGT des 5 et 6 novembre 2024 : NOUS NE PAYERONS PAS !
Depuis 7 ans, Emmanuel Macron a augmenté la dette de 1 000 milliards d’euros en multipliant les cadeaux aux plus riches et aux plus grandes entreprises. Le monde du travail a été mis au régime sec : une réforme des retraites, 3 réformes de l’assurance chômage, une réforme du Code du travail, et de la transformation de la fonction publique, l’austérité salariale. Cette politique injuste et coûteuse est aussi un désastre d’un point de vue économique. Les licenciements se multiplient et notre industrie est confrontée à une violente saignée. Le gouvernement et le patronat se positionnent comme le remède à la situation chaotique sociale politique et démocratique, alors qu’ils en représentent la cause. Mais de qui se moque-t-on ? Les travailleur.ses ne sont pas responsables de la dette, ce sont les plus riches qui doivent contribuer à la hauteur de leur fortune. C’est à eux de payer !
Les débats sur le budget le montrent, le gouvernement n’a aucune majorité. Notre mobilisation peut donc faire changer la donne ! Les organisations du CCN de la CGT ont décidé d’un processus de lutte pour gagner des avancées concrètes et appellent au rassemblement dans l’unité la plus large. Plus que jamais, la CGT met tout en oeuvre pour construire des mobilisations unitaires.
Notre mobilisation a permis, y compris, par la journée d’action du 1er octobre, de gagner l’augmentation du Smic de 2% au 1er novembre. Pas question d’en rester là alors que notre pouvoir d’achat s’est effondré ! La CGT revendique l’ouverture de négociations de branches et d’entreprises, et dans les administrations pour augmenter l’ensemble des salaires, gagner l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et pour les indexer sur les prix ! Alors que des négociations sont en cours sur l’assurance chômage et l’emploi des seniors, la CGT porte l’ambition de gagner un vrai droit à la retraite progressive et nous refusons que les seniors voient leur droit au chômage reculer.
La CGT le réaffirme : Non, les fonctionnaires ne sont pas des feignants ! Elles et ils ont su prouver leur efficacité et disponibilité en cas de crise sanitaire ou de catastrophe climatique ! Pour autant depuis 2010, leurs salaires ont déjà baissé de 18% et le gouvernement veut non seulement continuer à geler leurs salaires mais aussi leur imposer 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie. Comme si, ils et elles faisaient le choix d’être malades ! Déjà, l’intersyndicale de la fonction publique territoriale appelle à des actions le 10 décembre. Dans l’éducation nationale, les organisations syndicales ont déposé une alerte sociale pour dénoncer les suppressions de poste. Les professionnel.les du secteur de la santé et de l’action sociale ont déposé un préavis de grève reconductible en intersyndicale pour dénoncer la situation scandaleuse de l’hôpital public, des EHPAD et de tout le secteur médico-social et social. Le secteur de la petite enfance sera mobilisé le 19 novembre pour exiger des moyens à la hauteur. On meurt dans les hôpitaux, nos enfants et nos ainé.es sont maltraité.es dans les crèches et les EHPAD. A l’image des 10 000 personnes qui ont manifesté à Carhaix il y a quelques semaines pour défendre leur hôpital. Partout mobilisons-nous pour défendre nos services publics ! L’intersyndicale de la Fonction Publique se réunira prochainement pour décider d’une journée de grève et de manifestation.
Non, les retraité.es ne sont pas des favorisé.es ! Après une vie de travail, ils et elles ont le droit de profiter d’une période de vie à la retraite bien méritée. Refusons de leur ponctionner 300€ de pension l’année prochaine ! L’intersyndicale des retraités a lancé une pétition et appelle à une journée d’action le 3 décembre !
Les 23 et 25 novembre, avec les organisations féministes, la CGT appelle à manifester dans toute la France pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles et exiger enfin une loi Cadre et 2 milliards pour recruter et former les professionnel.les nécessaires pour éradiquer les violences contre les femmes. Cette mobilisation sera également l’occasion d’apporter notre solidarité aux femmes qui, à l’image des Iraniennes et des Afghanes sont violemment réprimées. Femme, vie, liberté !
Alors que les conséquences du dérèglement climatique sont déjà là, le gouvernement et la direction veulent liquider l’outil public Fret SNCF et démanteler le service public SNCF du transport voyageurs. L’ensemble des organisations syndicales des cheminots appelle à une journée de grève ultimatum le 21 novembre et annonce déjà sa volonté de continuer, par un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre si les projets de privatisation n’étaient pas stoppés immédiatement.
Vencorex, Michelin, Auchan, Sanofi, Milee, Valéo, MA France, Europhane, ExxonMobil... Les luttes se multiplient dans l’industrie et dans le commerce pour dénoncer les plans de licenciement qui ne cessent d’être annoncés.
Le patronat est pleinement responsable de la flambée des prix pour sécuriser les marges et les dividendes, il a refusé d’investir, d’augmenter les salaires et de baisser les prix. Le CCN de la CGT tient à adresser toute sa solidarité aux salarié.es concerné.es. Derrière les chiffres, ce sont des familles, des territoires, des vies qui sont broyées. Amplifions les actions pour empêcher la double peine des licenciements et de la baisse des droits à l’allocation chômage.
Pas question qu’on laisse faire cette casse de nos emplois et de notre industrie. La CGT appelle à un moratoire sur les licenciements, à l’image des mesures exceptionnelles prises pendant la période COVID pour empêcher des centaines de milliers de licenciement, pour permettre aux salarié.e.s de construire des projets assurant la poursuite de l’activité. Les organisations du CCN de la CGT a décidé d’un processus de lutte pour l’industrie en 3 temps :
- La bataille pour un moratoire sur les licenciements en organisant le 12 décembre des mobilisations pour l’emploi dans toutes les régions. Venons en tenue de travail, avec le matériel que nous fabriquons, devant les préfectures ou le patronat pour défendre l’emploi et dénoncer la casse de notre industrie. Exigeons des pouvoirs publics un soutien aux projets alternatifs construits par la CGT pour préserver l’emploi et répondre aux défis environnementaux comme Gardanne et Chapelle Darblay par exemple. Appelons les élu.es locaux et les parlementaires – à l’exception de l’extrême droite – à être présents pour soutenir la mobilisation !
- La bataille pour gagner une autre politique industrielle, en appelant les parlementaires à déposer une proposition de loi reprenant nos propositions pour l’industrie et l’environnement, et en exigeant que le gouvernement organise des assises de l’industrie, avec une initiative de mobilisation début 2025.
- La bataille pour la transformation de notre outil productif pour répondre au défi environnemental. Pendant toute l’année 2025, la CGT va construire, dans les territoires et les professions la planification environnementale et sociale des travailleuses et des travailleurs, dans le cadre de son plan d’action syndical pour l’industrie et l’environnement.
Les organisations du CCN réaffirment leur détermination à lutter contre la politique de régression sociale du gouvernement aux ordres du patronat ! … Déterminées et lucides que seule la mobilisation pourra inverser le rapport de force.
Le 28 novembre une proposition de loi prévoyant l’abrogation de la réforme des retraites sera débattue à l’Assemblée nationale. Elle sera ensuite présentée au Sénat le 23 janvier puis à nouveau à l’Assemblée nationale le 6 février. Interpellons les parlementaires pour gagner le vote de cette proposition de loi !
Enfin, soyons vigilants face aux grossières tentatives de diversion du ministre de l’Intérieur et de l’extrême droite qui cherchent à faire des immigré.es des boucs émissaires ! Ce ne sont pas ils et elles qui vivent aux crochets de la société, ce sont les actionnaires et les rentiers ! La CGT, avec de nombreux syndicats et associations appellent à manifester les 14 et 18 décembre prochains pour dénoncer les politiques xénophobes et racistes. Avec nos camarades nous dirons « on vit ici, on bosse ici, on reste ici ! ».
Depuis la mobilisation contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de salarié.es et retraité.es ont fait le choix de se syndiquer à la CGT. Ne relâchons pas les efforts pour continuer à les aider à s’organiser collectivement sur le lieu de travail.
C’est un formidable message d’espoir !
Les enjeux sont posés, notre organisation syndicale est attendue… Continuons le combat !