CE QUE L’ON SAIT DU MISSILE BALISTIQUE HYPERSONIQUE RUSSE « ORECHNIK »…
Poutine : personne d’autre ne dispose aujourd’hui de systèmes tels qu’«Orechnik»
Lors d'une réunion avec les militaires et les développeurs de systèmes de missiles, Vladimir Poutine a exprimé sa fierté et son admiration pour la création du missile hypersonique russe Orechnik, qui a été utilisé le 21 novembre contre une cible militaire en Ukraine. Il a souligné le caractère unique de ce système dans le monde entier.
Les résultats obtenus et la vitesse de développement du missile hypersonique russe «Orechnik» suscitent fierté et admiration, a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors d'une réunion avec la direction du ministère russe de la Défense, des représentants du complexe militaro-industriel et des développeurs de systèmes de missiles. La Russie continuera de mener des essais, y compris dans des conditions de combat, en fonction des menaces à sa sécurité, a informé le président russe. «Nous disposons d'un stock de ces produits, d'un stock de ces systèmes prêts à être utilisés», a-t-il précisé.
Le président russe a remercié les développeurs et toutes les équipes impliquées dans la création d’«Orechnik». «Les résultats obtenus […] démontrent de manière convaincante que l'école nationale de construction de missiles possède un potentiel immense et la capacité à résoudre les tâches les plus complexes pour assurer la sécurité et la souveraineté de la Russie», a affirmé Vladimir Poutine.
Vladimir Poutine a également précisé que le missile hypersonique russe «Orechnik» n'était pas une modernisation de systèmes anciens, mais une conception moderne et avant-gardiste. «Dans l'environnement actuel où nous sommes confrontés à de nouvelles menaces et à de nouveaux défis, les travaux sur ces systèmes d'armes revêtent une importance particulière, voire vitale, pour notre pays», a-t-il indiqué.
Vladimir Poutine a également souligné que la résolution des tâches dans le cadre de l'opération spéciale, tout comme l'avenir de la Russie, dépend des soldats et des officiers qui, jour après jour, accumulent de l'expérience et renforcent leur potentiel offensif. «Il est très important que tant les combattants au front que nos citoyens en général sachent que pour protéger notre sécurité, nous disposons d'une base technologique colossale et d'un solide arrière industriel et scientifique», a ajouté le président de la Fédération de Russie.
«Orechnik» : un missile hypersonique «unique» qui peut atteindre des cibles sur tout le territoire européen
Il est important de noter que seul la Russie dispose d’un système «Orechnik» aujourd'hui : «Tôt ou tard, ils apparaîtront dans d’autres grands pays. Nous sommes au courant de leurs développements en cours. Mais ce sera demain. Ou dans un ou deux ans. Mais nous, nous avons ce système aujourd’hui», a indiqué Vladimir Poutine.
Pour sa part, le commandant en chef des Forces des missiles stratégiques russes, Sergueï Karakaïev, a déclaré qu’«Orechnik» a fait fi de tous les systèmes de défense antimissile existant. Il a également noté que «Compte tenu des objectifs fixés et de la portée de cette arme, elle peut atteindre des cibles sur tout le territoire européen, ce qui la distingue avantageusement d'autres types d'armes de précision à longue portée».
Un missile impossible à intercepter
«Orechnik» n'est pas simplement une arme hypersonique efficace, en raison de sa puissance de frappe, surtout lorsqu'il est utilisé de manière massive et combiné avec d’autres systèmes d’armes à longue portée de haute précision que possède également la Russie. Les résultats de son utilisation sur les cibles adverses seront comparables, en termes d'effet et de puissance, à une arme de nature stratégique, bien que, de fait, le système «Orechnik» ne soit ni une arme stratégique, ni une arme de destruction massive, a expliqué le président russe : «ce n’est pas un missile balistique intercontinental. Il ne s’agit pas non plus d’une arme de destruction massive, notamment parce que c’est une arme de haute précision. Dans le même temps, comme je l’ai déjà souligné, il n’existe pas actuellement de contre-mesures, de moyens d’intercepter un tel missile», a-t-il remarqué. La décision de produire en série le système «Orechnik» a été prise et est pratiquement mise en œuvre, a annoncé le dirigeant russe.
Le soir du 21 novembre lors de son discours à la nation, le président russe Vladimir Poutine a parlé de l'utilisation du missile balistique «Orechnik» contre un site industriel militaire à Dniepropetrovsk, en Ukraine. Toutes les ogives du missile ont atteint leur cible, a déclaré le ministère russe de la Défense. Selon le chef de l'État russe, c’était une réponse à l’autorisation donnée par les occidentaux à l'Ukraine d’utiliser des missiles à longue portée contre la Russie. Le président russe a souligné que le conflit a aujourd’hui acquis une nature mondiale.
PT
Missile hypersonique russe : stupéfaction dans la presse française
Le tir d’un missile hypersonique russe «Orechnik» en Ukraine le 21 novembre a sidéré la presse française qui s’interroge sur les conséquences de l’usage d’un tel engin et oppose les versions de Washington et de Moscou.
En lançant un nouveau missile balistique hypersonique de moyenne portée dit «Orechnik», la Russie aura fait couler beaucoup d’encre. Certains journalistes évoquent de multiples hypothèses sur cette arme nouvelle sur les réseaux sociaux quand les journaux s’inquiètent d’une «escalade» dans le conflit. Alors que les réactions politiques ont été presque inexistantes, la presse, elle, parle beaucoup de cet évènement.
«Poutine a prononcé un discours ce soir concernant ses projets militaires. On apprend l’existence d’un nouveau missile russe à moyenne portée: le "Orechnik", qui a frappé Dnipro dans la nuit».
Le journaliste très antirusse Cyrille Amoursky s’est penché sur l’actualité militaire du conflit russo-ukrainien en disant égrener différentes «thèses» sur l’usage de cette arme.
Le journaliste de la chaine LCI énumère ensuite des déclarations ayant suivit ce tir et conclu en affirmant que «la Russie cherche à nouveau l’escalade» et de réclamer : «l’aide à l’Ukraine doit augmenter de façon crescendo».
Le discours martial du journaliste sur les réseaux sociaux ne reflète néanmoins pas l’ensemble de ce qui a pu être lu dans la presse française où se mêle étonnement et interrogation sur le tir du 21 novembre.
Erreur ukrainienne, avertissement et «surprise pour les Occidentaux»
Le journal de centre droit Le Figaro met lui dans la balance les versions russe et américaine : «Moscou évoque un nouveau «missile de moyenne portée» russe, tandis que Washington le qualifie de «portée intermédiaire». Le journal dédramatise néanmoins en affirmant que la «perspective d’une attaque russe de missile intercontinental contre l’Ukraine s’éloigne, un peu» faisant référence au fait qu’il s’agisse d’un missile de portée intermédiaire et non intercontinental «contrairement à de premières affirmations de l’armée de l’air ukrainienne». Le journal se penche ensuite sur les caractéristiques techniques du missile Orechnik.
Le journal Le Monde, plutôt classé au centre gauche, voit dans ce tir «un avertissement de Vladimir Poutine aux Occidentaux» et affirme que «Moscou n’avait pas, officiellement, ce type d’arme dans son arsenal jusqu’à présent» évoquant par ailleurs «une première dans l’histoire du nucléaire militaire» pour le tir de ce missile «conçu en principe exclusivement pour transporter une tête nucléaire» et évoque «une surprise pour les Occidentaux».
Quand au journal libéral L’Opinion, il s’en est tenu à rapporter les déclarations de Vladimir Poutine et d’insister sur la mise en garde du président russe : «nous avons toujours été prêts, et nous le sommes toujours, à résoudre tous les problèmes par des moyens pacifiques […] si quelqu’un en doute encore, c’est inutile. Il y aura toujours une réponse».
De son côté, le journal communiste L’Humanité s’en tient à des éléments factuels en évoquant par ailleurs la «ligne belliciste» du gouvernement britannique mais aussi que «la France n’est pas en reste». À gauche toujours mais côté atlantiste, le journal Libération panique.
Du côté des personnalités politiques presque aucun élu ou dirigeant de parti ne s’est exprimé à l’exception du souverainiste François Asselineau de l’UPR qui a déclaré sur X : «la Russie avertit ceux qui ricanent» rappelant à propos du missile évoqué, qu’«aucun système anti-missile ne peut l'intercepter ».
PT