FACE À LA RÉPRESSION SYNDICALE, QUE FAIRE ? - Le Billet de Christian Porta
Par Christian Porta - CGT Neuhauser
En réponse à la bataille des retraites, le grand patronat et l’État à son service mènent une offensive antisyndicale majeure. Plusieurs milliers de militants syndicaux sont réprimés. Face au revanchisme d’un patronat radicalisé, il nous faut préparer une riposte à la hauteur.
À la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites, le patronat est bien décidé à prendre sa revanche. Depuis près de deux ans, des milliers de militants syndicaux combatifs sont réprimés, mis à pied, licenciés. Cette offensive répressive est sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, comme le dénonçait Sophie Binet qui comptait en décembre 2023, plus de 1 000 militants CGT réprimés et visés par des procédures pénales. Ces chiffres ne tiennent pas compte des cas de répressions qui passent sous les radars dans de nombreuses entreprises, qui se multiplient ces derniers mois.
Aujourd’hui, rien qu’en Moselle, nous faisons face à une quinzaine de cas de répression. Le premier et l’un des plus médiatisés fut le mien, face au géant de l’agrobusiness InVivo, qui a entraîné une lutte. Après une grève de plusieurs mois, la direction d’InVivo a dû reculer, et procéder à ma réintégration. Bien entendu, la lutte n’est pas finie, car dix autres collègues ont été convoqués par la direction, dont trois licenciés pour faits de grève.
Les secteurs de la santé, de la chimie, des transports et d’autres encore sont également touchés, notamment avec Christophe, cheminot à la CGT, qui a pris 12 jours de mise à pied pour avoir rempli son rôle de représentant du personnel ; Vincent cheminot à SUD Rail, 5 jours de mise à pied ; Astrid, aide-soignante, qui est en procédure de licenciement juste après avoir posé sa candidature comme représentante de proximité ; Valentine, secrétaire du CSE Biogroup Lorraine, qui, après une grève pour les salaires, se voit convoquée pour un licenciement ; mais aussi Martine de la CAF ou encore deux salariés de la centrale de Cattenom, tous en procédure de licenciement en lien avec leurs mandats syndicaux. Ces cas s’inscrivent dans une offensive nationale qui touche l’ensemble des secteurs : l’énergie avec Jordan, Transdev avec Nico à l’aéroport de Roissy, Manu à Dassault, ou encore à la RATP avec Souade. Bref, vous avez compris : aucun secteur n’est épargné par cette attaque.
LIRE LA SUITE :