L'ENFANT « AU CENTRE » MAIS DE QUOI AU JUSTE ? – Par Gilles Questiaux
Les jeunes parents se soucient de l'éducation que reçoivent leurs enfants, soit pour les protéger des abus répressifs supposés régner dans le monde cruel de l’école, soit et souvent les mêmes pour s’inquiéter de la baisse du niveau de cette école. Laquelle ne fait guère de doute, et aboutit de plus en plus à la fuite des élèves qui ont ou dont les parents ont des ambitions professionnelles ou culturelles vers l’école privée - sans garantie de succès d’ailleurs.
Mais les uns et les autres se considèrent comme des consommateurs d’éducation, des propriétaires de leur progéniture qui décident souverainement de ce qu’il faut en faire – bien qu’ils se laissent tyranniser par elle à domicile, et n’imaginent même pas que la société ait quelque chose à exiger de la part de leurs enfants.
Pourtant la famille nucléaire est en même temps violemment attaquée de divers côtés, et on répand le soupçon qu’elle cacherait de vilains secrets, et quelle serait encore un autre enfer pour les enfants dès que celui de la salle de classe se termine. Quant à ceux-ci on en est revenu il semble au mythe de l’innocence originelle - qui dit innocence dit culpabilité quelque part aussi.
L’urbanisme et l’aménagement du territoire rend de moins en moins facile de les envoyer « jouer dehors », et plus encore la paranoïa exponentielle des parents, qui avant de se plaindre du temps passé sur les téléphones portables les ont imposés à leurs enfants pour leur mettre un fil à la patte.
Remarquablement, les « grands ensembles » d’habitat collectif si décriés aujourd’hui prévoyaient explicitement des larges espaces de jeu en plein air qui sont aujourd’hui à l’abandon et comme les garages infestés par les dealers et les traîne-savates mais qui n’étaient pas voués à cette triste destination.
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