Après la chute du gouvernement BARNIER : Les réactions des oppositions
La motion de censure votée le 4 décembre contre le gouvernement Barnier par les oppositions a suscité des réactions de satisfaction chez celles-ci. Entre propositions pour l’avenir et mises en garde à Emmanuel Macron.
«Le NFP peut tenir si nous nous en tenons au programme que nous avons travaillé pendant des mois, qui est chiffré, qui permet de résorber petit à petit le déficit sans que ça pèse sur le pouvoir d’achat».
Aurélie Trouvé, député Insoumise et présidente de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a réaffirmé ce 5 décembre sur une radio publique la détermination du Nouveau Front Populaire (NFP) à remplacer la coalition centriste au pouvoir.
La veille, le gouvernement Michel Barnier a été renversé suite à l'adoption de la motion de censure déposée par le NFP. Vote au cours duquel les voix du Rassemblement national (RN) s'étaient jointes à celle de la gauche.
La gauche veut reprendre la main
La présidente du groupe Insoumis (LFI) à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a réclamé sur le plateau d'une chaîne privée «l’organisation d’une présidentielle anticipée», estimant qu’un tel scénario est «la seule issue à moyen terme».
Favorable à la destitution du président, LFI insiste sur la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la crise politique que traverse la France.
Le coordinateur national du mouvement des Insoumis, Manuel Bompard, a réclamé sur les ondes de RTL la nomination d’un Premier ministre de gauche, affirmant qu'«il n'est pas possible que les perdants des 2 dernières élections soient nommés à Matignon alors que c'est le Nouveau Front populaire qui est sorti en tête».
Chez les socialistes, le Premier secrétaire Olivier Faure a réclamé sur France Inter que le président contacte les chefs de partis et les présidents de groupes parlementaires «ayant participé au front républicain» pour les rencontrer. La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier, de son côté, a demandé à son camp de réfléchir et d’échanger pendant 24 heures pour envisager la suite dans le «champ républicain», excluant ainsi le RN.
«On est prêts à travailler avec tout le monde, sauf avec le Rassemblement national avec qui on ne partage absolument rien», avait déclaré la veille sur une chaîne privée, dans la foulée du vote, celle qui fut désigné l'été dernier candidate du Nouveau Front Populaire (NFP) pour Matignon, Lucie Castets.
Le RN met en garde, le centre reprend son souffle
Marine Le Pen a réagi, exhortant le nouveau Premier ministre à «discuter avec l'ensemble des forces de l'Assemblée nationale pour travailler à un compromis sur le budget».
Allié de Marine Le Pen, Éric Ciotti, qui a voté la censure, a évoqué sur CNews «la première étape de la reconstruction», appelant à regarder vers «les États-Unis, l’Argentine avec à leur tête des hommes courageux n’ayant pas peur du système».
Sébastien Lecornu, ministre démissionnaire des Armées souvent pressenti pour remplacer Michel Barnier à Matignon, a évoqué une «terrible nouvelle pour les Français» sur RTL et affirmé qu’il fallait «tout faire pour que les socialistes se détachent de La France insoumise». «Le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays», avait dénonce son homologue de l'Économie, Antoine Armand, dans un message posté sur X dans la foulée de l'adoption de la motion de censure.
Du côté de la majorité macroniste, le ministre démissionnaire de l’Économie Antoine Armand a dénoncé «un acte à l’opposé du patriotisme, le RN et le NFP ont mêlé leurs voix pour déstabiliser le pays». La porte-parole Maud Bregeon a évoqué de son côté «un front antirépublicain inédit» qui a «réuni ce soir les forces d’extrême-droite, d’extrême-gauche et d’un parti qui gouvernait hier», soulignant ici la participation des socialistes à la motion de censure.
Le président de la République Emmanuel Macron n’a pour l'heure pas commenté le vote de cette motion de censure. Il devrait prendre la parole dans la soirée, au journal télévisé.
PT
Crise politique en France : Ségolène Royal «disponible» pour Matignon, d'autres prétendants évoqués
L'ancienne ministre et candidate socialiste à l'élection présidentielle Ségolène Royal a fait part de sa disponibilité pour prendre la place de Michel Barnier. D'autres noms continuent de circuler dans les médias français, au lendemain de l'adoption de la motion de censure qui a renversé le gouvernement Barnier, notamment au centre.
«Je lui ai soumis ma candidature». Sur le plateau d'une chaine d'information privée, ce 5 décembre, Ségolène Royal a fait part de sa disponibilité pour prendre la succession de Michel Barnier au poste de Premier ministre.
L’ancienne ministre socialiste s’était déjà prononcé en ce sens, la veille au soir, quelques heures après le vote de la motion de censure contre le gouvernement Barnier, sur le plateau d'une chaîne concurrente. «Moi je suis connu sur la scène internationale» avait-elle notamment déclaré, faisant valoir son ancrage à gauche et son expérience. Celle-ci entend également capitaliser sur son statut de femme.
Parmi les noms régulièrement cités, pour remplacer Michel Barnier à Matignon, figure celui du ministre des armés Sébastien Lecornu. «Moi je suis candidat à rien» et a refusé de répondre à la question «si on vous demande d’aller à Matignon, vous y allez?» a-t-il déclaré sur RTL, interrogé à ce sujet.
Une candidate déclarée et des candidats discrets
Le nom de François Bayrou revient aussi régulièrement et aurait l’avantage comme pour Sébastien Lecornu de ne pas être rejeté par le RN selon les informations de BFM TV. Le nom de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve est aussi évoqué comme celui de l’ancien président de l’association des maires de France François Barouin. Aucune de ces personnalités ne s’est exprimée publiquement à ce sujet.
De son côté La France Insoumise a fait savoir par la voix de la présidente de son groupe à l’Assemblée Mathilde Panot qu’elle censurerait tout Premier ministre qui ne sera pas issu du NFP.
De son côté, le RN a semblé calmer le jeu avec Marine Le Pen qui a affirmé sur le plateau d'une chaine privée, le 4 décembre, «nous avons été constructifs depuis le départ, et nous le serons avec le prochain Premier ministre» et d’appeler à ce que ses «électeurs soient respectés et entendus dans leurs revendications».
Le président de la République doit s'exprimer ce soir à 20h. Il n’est pas tenu par une durée particulière pour nommer son futur chef de gouvernement. Lors de la précédente démission du gouvernement, il avait attendu 51 jours.
PT