LA « DÉMOCRATIE » EN ROUMANIE !!!! : pour empêcher l’élection du candidat anti-OTAN, arrivé en tête au 1er tour, la Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle !
Roumanie : la Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle sur fond de "suspicion d’ingérence russe"
Le deuxième tour de l’élection présidentielle était prévu dimanche 8 décembre. Au premier tour, le candidat nationaliste Calin Georgescu était arrivé en tête.
La Cour constitutionnelle roumaine a annulé vendredi l’élection présidentielle à deux jours du second tour, dernier rebondissement dans un processus chaotique troublé par des suspicions d’interférence russe en faveur du candidat d’extrême droite. La juridiction a décidé d’«annuler la totalité» du scrutin afin de «s’assurer de sa validité comme de sa légalité» et demande à ce que «l’intégralité du processus électoral» recommence, selon un communiqué qui a plongé le pays d’Europe orientale sous le choc.
«Le gouvernement fixera une nouvelle date» ultérieurement, a précisé la Cour, qui avait pourtant validé les résultats plus tôt dans la semaine après un recomptage des voix du premier tour qui avait conclu à l’absence de fraudes. Mais entretemps les autorités ont déclassifié des documents des services de renseignements étayant les accusations sur le rôle «massif» de TikTok dans la campagne, avec la Russie dans le viseur.
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ROUMANIE : La Cour constitutionnelle annule l’élection présidentielle sur fond d'accusations d'ingérence étrangère
La Cour constitutionnelle roumaine a annulé, le 6 décembre, le premier tour de l'élection présidentielle, sans donner de justification. La Cour avait, le 2 décembre, validé le résultat du premier tour après un recomptage des voix qu'elle avait ordonné.
Le 6 décembre, la Cour constitutionnelle roumaine a annulé les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, initialement remporté par Calin Georgescu, un candidat indépendant qualifié dans les médias d'«ultra-nationaliste» et de «pro-russe».
«Le processus électoral [...] reprendra dans son intégralité, le gouvernement fixera une nouvelle date pour l'élection [...], ainsi qu'un nouveau calendrier pour accomplir les tâches nécessaires» a déclaré la Cour dans son communiqué, sans donner de raison à sa décision.
Selon la chaine Digi24, celle-ci s’appuierait sur des rapports déclassifiés du Conseil suprême de défense nationale (CSAT) qui mettraient en avant des irrégularités électorales majeures. Des documents qui évoquent notamment des campagnes d’influence en ligne, et qui «suggéraient fortement une campagne soutenue par la Russie pour corrompre le scrutin» relate Politico.
Selon RIA Novosti, les services de renseignement roumains auraient mis en évidence «une campagne en faveur de Georgescu», orchestrée via TikTok et soutenue par des comptes Telegram. Politico rapporte pour sa part que 25 000 comptes pro-Georgescu sur TikTok «sont entrés en action seulement deux semaines avant le scrutin».
Les formations pro-européennes saluent la décision des juges
Pointée du doigt, la Russie a déjà fermement nié toute implication. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré aux journalistes le 29 novembre que «nous n'avons pas l'habitude d'interférer dans les élections dans d'autres pays, en particulier en Roumanie, et nous n'avons pas l'intention de le faire maintenant». «Ces accusations ne sont qu’une tendance occidentale visant à diaboliser Moscou», a-t-il ajouté.
Lors du scrutin du 24 novembre, Calin Georgescu a obtenu 22,94% des voix, devançant Elena Lasconi, une candidate pro-occidentale, qui a recueilli 19,18% des suffrages. Un résultat qui a suscité des inquiétudes parmi les partisans des alliances, euro-atlantiques, de la Roumanie. Georgescu, critique de l'UE et de l’OTAN, a promis de mettre fin à l’assistance militaire à l’Ukraine s’il était élu.
Pour Elena Lasconi, qualifiée pour le second tour, l’annulation des élections constitue une atteinte à la démocratie. «Aujourd'hui, l'État roumain a piétiné la démocratie», a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux ce 6 décembre.
De son côté, Marcel Ciolacu, le Premier ministre roumain et candidat du Parti social-démocrate (PSD), a soutenu la décision de la Cour via une publication sur Facebook. «Les preuves d’ingérence étrangère et de manipulation sont trop graves pour être ignorées», a-t-il affirmé sur sa page Facebook.
Même ton du côté du Parti socialiste européen (PSE), le deuxième en taille au Parlement. «Le tribunal s'est prononcé en faveur d'un processus démocratique, qui doit être protégé des influences extérieures au pays» stipule un communiqué du parti publié, également, sur Facebook.
Premier tour : le recomptage des voix avait été validé par la Cour
Selon le quotidien économique russe Kommersant, les élections pourraient être reprogrammées dès ce 15 décembre, mais le risque de contestations sociales reste élevé. «C'est une honte ! Le coup d'État bat son plein», a dénoncé George Simion, leader du parti conservateur Alliance pour l'unité des Roumains (AUR), appelant à une résistance démocratique contre la décision de la Cour roumaine.
La Cour constitutionnelle «a détruit la démocratie en Roumanie !» a fustigé Ludovic Orban, président de Forza Dreptei (FD), sur sa page Facebook. «9 personnes occupant temporairement les postes de juges de la Cour Constitutionnelle ont annulé de manière totalement abusive l'acte de volonté des citoyens roumains, qui ont exprimé leurs choix à travers le vote accordé aux candidats au 1er tour de l'élection présidentielle» a-t-il ajouté.
Celui-ci a par ailleurs souligné que la Cour avait validé, le 2 décembre, un recomptage des voix qu'elle avait ordonné le 28 novembre. Un recomptage qui, selon les juges, «n’a pas révélé de fraudes susceptibles d’altérer le résultat des élections».
La Roumanie, membre stratégique de l’OTAN avec ses 19 millions d’habitants, se retrouve dans une impasse politique. Le mandat de l’actuel président Klaus Iohannis s’achève le 21 décembre, mais l’annulation des élections retarde l’arrivée d’un successeur, et pourrait plonger le pays dans une crise institutionnelle. Les critiques estiment que cette décision pourrait désormais éroder la confiance des citoyens dans le processus électoral.
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🇷🇴 𝗥𝗢𝗨𝗠𝗔𝗡𝗜𝗘 ⚠️
— François Asselineau (@f_asselineau) December 6, 2024
𝗚𝗘𝗢𝗥𝗚𝗘𝗦𝗖𝗨 𝗣𝗥𝗘𝗡𝗗 𝗟𝗘 𝗠𝗢𝗡𝗗𝗘 𝗔 𝗧𝗘𝗠𝗢𝗜𝗡
𝗗𝗨 «𝗖𝗢𝗨𝗣 𝗗'𝗘𝗧𝗔𝗧» 𝗘𝗡 𝗖𝗢𝗨𝗥𝗦
Suite à la décision de la Cour constitutionnelle d'annuler l'élection présidentielle où il est arrivé en tête du 1er tour, le candidat indépendant… pic.twitter.com/3Q8oABzHNT
Calin Georgescu, candidat indépendant arrivé en tête au premier tour de la présidence de la Roumanie, a déclaré à l'agence Reuters qu'il mettrait fin au soutien militaire à Kiev s'il était élu. élection annulée !!!
Le candidat indépendant à la présidence roumaine, Calin Georgescu, a déclaré à l'agence Reuters dans une interview publiée le 4 décembre qu'il mettrait un terme à l'aide militaire à Kiev ainsi qu'aux exportations de céréales ukrainiennes à travers le pays.
«Comment puis-je accepter cela ? C'est impossible. La Roumanie et le peuple roumain passent avant tout», a déclaré Georgescu à l'agence de presse. «Il est inconcevable qu'il y ait une guerre à côté de nous, au centre de l'Europe, donc la priorité sera certainement la fin immédiate de la guerre en Ukraine», a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les dépenses de Défense, le candidat à la présidence a déclaré que Bucarest n'avait pas à se conformer strictement aux exigences de l'OTAN. «C'est ultra-secondaire, je ne suis même pas intéressé», a-t-il déclaré sur ce point.
«La préoccupation du peuple roumain est d'être heureux. Ils ne peuvent pas être heureux en dépensant de l'argent pour d'autres choses. Si l'OTAN est défensive, elle doit le rester. Je crois en une chose : la Roumanie n'a d'obligations envers personne», a défendu l'homme politique.
«La seule politique d'un État sage est de s'entendre avec tout le monde»
Dans le même temps, l'agence de presse souligne que «le gouvernement roumain dirigé par les sociaux-démocrates s'est engagé à augmenter les dépenses de défense à 2,5 % du PIB», soit au delà de la «règle des 2%» en vigueur au sein du bloc militaire occidental.
Calin Georgescu a créé la surprise le 24 novembre en arrivant en tête du premier tour de l'élection présidentielle roumaine. Critique à l'égard de l'OTAN et de l'aide militaire à l'Ukraine, il est présenté par la presse occidentale comme «ultra-nationaliste», «conspirationniste» et «pro-russe». Bucarest, de son côté, a saisi la Commission européenne afin qu'elle enquête sur une supposée responsabilité de TikTok dans cette victoire surprise.
«Nous n'avons pas choisi nos voisins. La seule politique d'un État sage est de s'entendre avec tout le monde, en particulier avec ses voisins immédiats et les grands pays», a déclaré Georgescu lors d'un débat télévisé avant le premier tour. Il avait alors qualifié l'OTAN d'«alliance la plus faible du monde», ajoutant que c'était un «honneur» pour la Roumanie de ne pas entrer dans l'espace Schengen.
PT