Quand « Le Monde » nous appelle à « remettre les couches populaires au centre du projet »
Quand j’étais enfant, le nouvel an était une fête extraordinaire. On se levait le 1er janvier, on regardait par la fenêtre et on voyait un nouveau monde. La sensation était indéfinissable, et pourtant palpable. Le monde au 1er janvier n’était pas le même que celui du 31 décembre. Tout ce qui semblait impossible hier devenait possible, porté par les ailes d’un optimisme renouvelé et des bonnes résolutions. Avec l’âge, ce sentiment s’émousse, bien sûr. A mesure qu’on s’endurcit, on s’aperçoit que cet optimisme tient plus de l’autosuggestion que de la réalité. Et quel que soit l’envie qu’on a d’y croire, on n’y arrive plus.
La lecture des journaux n’aide pas. Ainsi « Le Monde », le journal des classes intermédiaires qui se prennent pour des élites, offre pour ouvrir une année qu’on voudrait pleine d’espérance une tribune de Dominique Méda (1) qui, à moins que le deuxième degré m’ait échappé, confirmera aux idéalistes les plus volontaires que le passage à la nouvelle année n’a rien changé.
Le titre est prometteur : « Nous avons besoin d’un projet politique qui place les classes populaires en son cœur ». Et le début du texte ne le dément pas : « Nous avons besoin d’un projet. Un projet compréhensible par tous, à la construction et à la réalisation duquel l’ensemble de la population doit être appelé à contribuer et dont les bienfaits collectifs seront visibles. Un projet capable de dessiner les contours d’une société désirable ». Bravo, j’ai envie de dire. Après tout, c’est la position que je défends depuis des années, alors même que la gauche et tout particulièrement les dirigeants socialistes – dont Madame Méda est très proche – avaient laissé tomber les couches populaires pour se concentrer sur les classes intermédiaires, suivant en cela les avis de leur cercle de réflexion Terra Nova. Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.
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