Le résultat du premier tour des élections présidentielles place en tête Sarkozy, le candidat du néolibéralisme de combat, devant Ségolène Royal, la candidate du social-libéralisme.
La forte participation montre que les ouvriers, les travailleurs, les jeunes, les femmes, en un mot, notre peuple s'est mobilisé en masse parce qu'il est conscient des enjeux de ces élections, les plus anti-démocratiques de toutes, qui investissent le président de la république de pouvoirs exorbitants.
Ségolène Royal présente un programme social-libéral qu'elle est prête à négocier avec Bayrou, un politicien de droite qui a réussi à devenir un arbitre majeur du deuxième tour.
S. Royal a poussé au "vote utile", asséchant une bonne partie de l'électorat des candidats se réclamant de la lutte contre le libéralisme. Elle qui fut un des porte-parole du "oui" à la constitution européenne, s'est contentée "d'écouter" les exigences du mouvement ouvrier et populaire qui se sont exprimées avec force depuis des mois, que ce soit sur la question du droit à un logement social, accessible au plus grand nombre, sur la question du smic à 1500 euros net tout de suite, des 300 euros pour tous, de l'interdiction des licenciements dans les groupes et les sous-traitants, de la fin de la précarité, notamment pour les jeunes, de la régularisation immédiate et globale de tous les sans-papiers… Si elle n'a pris aucun engagement concret sur ces questions, c'est parce qu'elle ne veut pas toucher aux profits des monopoles, qu'elle ne veut pas toucher à leur pouvoir et à leurs intérêts.
Face à elle, il y a Sarkozy, partisan du néolibéralisme de combat
Ses années passées au ministère de l'intérieur sont des années noires pour les libertés démocratiques. Il a mis en place un Etat policier omniprésent et omnipotent, qui criminalise toute forme de contestation sociale. Reprenant les thèses et les mesures de la droite conservatrice nord-américaine, il veut nous classer, nous discriminer et nous punir selon nos gènes, et cela, dès le plus jeune âge. Il exalte l'individualisme, synonyme de chacun pour soi et d'apologie du plus fort.
Son autre source d'inspiration, ce sont les thèses de Le Pen. Sous prétexte de marginaliser le FN, il a, non seulement repris les idées, mais commencé à les mettre en application, notamment dans le domaine de l'immigration, de la "sécurité".
Sur le plan économique, il se fait fort d'imposer vite et dans son intégralité le plan des monopoles, de privatisations, de liquidation du droit du travail, de poursuite du démantèlement des services publics et de la protection sociale. C'est cela, la "rupture" qu'il ne cesse de promettre, sous les applaudissements du patronat qui espère "avoir de l'air" pour nous surexploiter, organiser à plus grande échelle encore, la "concurrence libre et non faussée", à coup de délocalisations, pour toujours plus de profits.
Dans son discours de deuxième tour, il a essayé de camoufler l'ampleur des attaques qu'il s'apprête à porter contre les travailleurs et les masses populaires. Mais quand il "rêve", quand il fait mine de raboter ses ambitions, il ne fait que draguer l'électorat qui s'est porté sur Bayrou, chargeant ses lieutenants d'entretenir le désir de revanche d'une droite qui affiche haut et fort ses idées réactionnaires. Avec 30 % de voix, il se sent suffisamment fort pour se faire élire à la tête de l'Etat.
Alors, pour nous c'est clair :
Il ne faut pas que cet homme des monopoles, ce partisan du néolibéralisme de combat, flanqué de l'appareil de répression qu'il a mis en place, ce provocateur-pyromane, qui confond les intérêts de l'Etat et de son parti-clan, accède à ce poste.
Le 6 mai, il faut barrer la route à Sarkozy.
Paris, 24 avril 2007
PARTI COMMUNISTE DES OUVRIERS DE FRANCE