Deuxième tour des municipales : barrer la route à la droite
Plusieurs leçons générales peuvent être tirées des résultats du premier tour des municipales.
La première, c'est la sanction infligée aux listes de la droite sarkoziste. Pressentant ce désaveu, Sarkozy était pourtant revenu sur ses premières ambitions d'en faire un test national en sa faveur. Devant la montée du risque de sanction, le mot d'ordre a été de donner à ces élections une dimension purement « locale », à tel point que de nombreuses listes de droite ont caché leur soutien à Sarkozy.
La seconde, c'est qu'une partie importante des couches populaires s'est abstenue. Or, lors du référendum contre le traité constitutionnel européen, puis au moment des présidentielles, elles s'étaient exprimées massivement contre le traité néo-libéral, puis contre Sarkozy. C'est donc que, dans les milieux populaires, bon nombre d'électeurs ne se sont pas sentis concernés par les enjeux de ces élections et ne se sont pas reconnus dans les différentes listes qui se présentaient en opposition à la droite.
Le Modem sort affaibli de ce premier tour et ses alliances à géométrie variable pour le second tour, dans le seul but d'avoir des élus, clôt, pour le moment, la parenthèse de l'émergence d'une force politique de droite anti-sarkozyste.
L'affaiblissement électoral du FN se confirme. La politique de criminalisation des immigrés, les rafles de sans-papiers, le discours xénophobe fixent une partie de cet électorat dans l'orbite de Sarkozy et de l'UMP.
Si le PS a pu capitaliser une partie importante de l'opposition populaire à Sarkozy, elle s'est également portée sur les listes affirmant un positionnement anti libéral plus marqué. Mais leur dispersion a affaibli l'ampleur de la sanction. Cette dispersion et cette division ont empêché l'expression massive du courant majoritaire dans les couches ouvrières et populaires, parmi les jeunes, de rejet de la politique néolibérale du gouvernement Sarkozy-Fillon-Hortefeux et de sa politique dite "d'ouverture".
Dans plusieurs communes de la région parisienne, des communes pauvres, durement frappées par le chômage, le PS avait décidé de rompre les alliances électorales avec le PCF et s'était présente contre lui. Cette prétention à l'hégémonie s'est accompagnée d'une amnésie cynique ; le PS a co-géré des années durant les municipalités qu'il veut diriger aujourd'hui. Dans la plupart des cas, cette stratégie a été heureusement désavouée au premier tour. Pour beaucoup d'habitants de ces communes, les politiques sociales des communes sont un des derniers filets de protection. Dans quelques cas, le PS persiste et maintenant ses listes. C'est une position réactionnaire qu'il faut sanctionner.
Pour le deuxième tour des municipales, notre parti appelle à se mobiliser pour barrer la route à la droite sarkozyste.
Mais compte tenu de la très grande variété des situations, cette orientation doit tenir compte des listes restées en lice :
Dans le cas d'un duel entre une liste sarkozyste et une liste d'union de l'opposition, nous appelons à voter pour celle-ci. Par contre, dans le cas d'une alliance entre cette liste et le modem, nous appelons à l'abstention.
En cas de triangulaire, là où une liste qui s'est positionnée contre la politique néolibérale et sécuritaire de Sarkozy a pu se maintenir, nous appelons à voter pour elle.
Dans le cas où une liste du PS et/ou des Verts se présente contre une liste menée par le PCF, nous appelons à voter pour la liste PCF.
Paris, 12 mars 2008