La gauche dissoute dans le capitalisme
Tous les jours les journalistes nous abreuvent de petites phrases. Rien ne nous est épargné sauf l'essentiel.
L'essentiel c'est le ralliement de la gauche sans condition au capitalisme. Ce n'est pas franchement nouveau, mais cette fois elle va au bout de la démarche. Le PS vient de l'officialiser avec sa dernière déclaration de principe. Elle déclare l'abandon des espérances révolutionnaires et des oppositions de classe, reconnaît que l'économie de marché est la forme la plus efficace pour produire la richesse. (au profit de qui ?). Sur cette base, elle confirme que l'opposition avec la droite n'existe pas. Ainsi, sur le sujet d'actualité de la réforme des retraites, tous sont d'accord sur l'obligation- au nom de l'espérance de vie et de la démographie- de porter la durée de cotisation à 41 ans. Il en est de même sur toutes les questions essentielles.
Personne n'a oublié les déclarations sur le SMIC à 1500 euros brut en 2012 ou son désaccord avec les 35 heures formulé après son échec a la présidentielle par Ségolène Royal. D'autres se succèdent. Ainsi Bertrand Delanoë qui déclare je n'ai jamais été marxiste. Je suis libéral. Un autre Manuel Valls est encore plus franc. Dans un livre « Pour en finir avec le vieux socialisme », il écrit qu'il faut expliquer aux Français qu'ils vont en baver quel que soit legouvernement. La seule critique qu'il fait à Nicolas Sarkozy est qu'il n'est pas assez réformateur et que la mission de la gauche est de faire ce qu'il ne fait pas. Quel programme et quelles belles perspectives il nous annonce si la gauche, comme c'est probable, revient aux affaires !
Les autres dirigeants du PS, quel qu'ils soient, sont sur la même longueur d'onde.
Avec de telles assurances, le capitalisme n'a rien à craindre. Le jour où la droite sera usée, ce qui ne saurait tarder, la relève est prête. Et que dire de ceux qui, du PCF aux Verts en passant par Besancenot, se préparent aussi à faire partie de cette relève, au nom de la gauche naturellement ?
Au moment où se développent les luttes contre la politique du capital mise en œuvre par Sarkozy et son gouvernement, ce n'est pas de cela que les victimes de la politique du pouvoir ont besoin. Elles ont besoin d'un soutien politique clair, d'initiatives qui soutiennent et prolongent leur action. Ce que cette gauche, dissoute dans le capitalisme, ne peut et ne veut apporter, puisqu'elle les enferme dans le capitalisme.
source : « communistes»