Bolivie : halte au racisme et à la violation des droits de l’homme
COMMUNIQUE
Halte au racisme et à la violation des Droits de l'Homme à Sucre, en Bolivie
Le MRAP condamne avec force les violences racistes qui se sont déroulées samedi 24 mai 2008 à Sucre en Bolivie, faisant une cinquantaine de blessés dont certains sont dans un état grave.
Le 24 mai, la ville de Sucre commémorait le premier soulèvement contre l'Espagne coloniale, fête à laquelle participe traditionnellement l'ensemble de la population. A cette occasion, le Président Evo Moralès Ayma devait remettre aux délégations paysannes des fonds destinés à financer des projets de développement et l'achat d'ambulances. En raison du climat de violence instauré depuis la veille, la venue du Président avait été annulée.
Des membres du groupe intitulé «comité civico» ont attaqué violemment les paysans des communautés indiennes venus avec leur représentant, tel le maire de Mojocoya. Hommes, femmes et enfants ont été jetés à terre et roués de coups, leurs vêtements traditionnels et leurs drapeaux brûlés. Des maisons dans lesquelles certains s'étaient réfugiés ont été saccagées.
Une cinquantaine de paysans ont été pris en otage, frappés, humiliés, victimes d'actes de sauvagerie par des groupes armés au cri de «tuer les Indiens» «les Indiens sont des animaux» . Des médecins de l'hôpital Santa Barbara ont refusé de leur prodiguer des soins indispensables.
Ces actes inqualifiables sont accomplis par ceux qui le 4 mai avaient organisé, en violation de la Constitution, un référendum qui, sous prétexte d'autonomie visait à la division du pays. Appuyés par des groupes paramilitaires ouvertement racistes, ils cherchent à créer une stratégie de la tension propice à un climat de guerre civile.
Cette stratégie est l'oeuvre d'une petite minorité de possédants qui n'acceptent pas les réformes entreprises, en faveur des pauvres, par le gouvernement d'Evo Moralès à savoir la réappropriation des ressources naturelles, la réforme agraire, les droits des populations indigènes.
Le MRAP assure les communautés indiennes victimes de ce racisme intolérable de son entière solidarité.
Il exige que soit fin à la violence raciale contre les indigènes en Bolivie et adresse un message dans ce sens aux autorités de la ville de Sucre.
Il réaffirme sa solidarité avec le processus démocratique en cours mis en place par le Gouvernement du Président Evo Morales Ayma, notamment avec les mesures visant à garantir les droits fondamentaux des peuples indigènes.
Paris le 29 mai 2008
le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP)