Il y a 44 ans ...Souviens-toi de Marc Lanvin !
Le samedi 29 juin 1968, veille du second tour des élections législatives, le jeune ouvrier communiste Marc LANVIN était lâchement assassiné par des hommes de main du candidat de la droite UDR .
Marc était l'un des 6 enfants d'une famille ouvrière des Blancs-Monts particulièrement estimée, il venait d'avoir 18 ans.
Ouvrier à l'usine textile de la Maille à Arras, il était militant des Jeunesses communistes. Il avait accepté d'aider des copains socialistes, pour une dernière tournée de surveillance de l'affichage en faveur du candidat d'union de la gauche Guy MOLLET, député maire d'Arras.
Dans la rue Pasteur à Achicourt, la voiture dans laquelle il avait pris place se trouva face à l'Estafette des colleurs d'affiches adverses bloquant la route. Descendu sans méfiance, pour parlementer, Marc fut foudroyé par une balle de 7,65 tirée à bout portant depuis le véhicule de l'UDR. D'autres coups de feu de 22 long rifle atteignirent la DS noire des militants socialistes. Tandis que le malheureux jeune garçon, atteint en plein cœur, était en vain transféré par ses camarades à l'hôpital d'Arras, le commando meurtrier s'enfuyait et se réfugiait dans une ferme à Rouvroy, où il fut cueilli dès le lendemain matin.
L'enquête et le procès (à St Omer en mars 1969) révélèrent que les tireurs étaient : J. C. V......, le chef des cinq nervis recrutés par l'UDR, et A.V....., ex-baroudeur des guerres coloniales, alcoolique notoire, surnommé le légionnaire.
On apprit par la suite que l'arme du crime avait été fournie à Marseille par des membres du SAC, le trop fameux service d'ordre gaulliste, créé en 1960 par Pasqua et ses amis. Recrutant dans la pègre, et auteur de nombreux coups tordus le SAC fut dissous en 1982 après la sanglante tuerie d'Auriol. Comme le déclara Maître BLEITRACH, aux Assises : « Il y en a d'autres qui ont une responsabilité aussi grande que celle des accusés et qui ne sont pas sur le banc des témoins ».
Condamné à 8 ans de prison, l'assassin bénéficia vite d'une remise de peine qui indigna la population arrageoise.
Une place d'Arras perpétue le nom de MARC LANVIN et une plaque, 45 rue Pasteur à Achicourt rappelle le souvenir de ce jeune ouvrier communiste assassiné.