34 ème congrès du PCF : après le vote des militants
Vous lirez ci-dessus le point de vue de l'ami Jean Lévy (publié sur son blog : «çà n'empêche pas nicolas »)
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Les 29 et 30 octobre, les militants du Parti communiste se sont prononcés sur l'orientation du Parti, en vue du Congrès qui doit se tenir en décembre. Dans cette perspective, trois textes leur étaient soumis.
Le premier, celui de la direction sortante, « Vouloir un monde nouveau, le construire au quotidien », proposait, en fait, la poursuite de la politique suivie depuis le dernier congrès et mise en œuvre par Marie-George Buffet et donnait quitus à celle-ci. On en connaît les désastreux résultats : 1,93% des suffrages, lors des dernières élections présidentielles, en 2007.
Le second texte, « Faire vivre le PCF, une exigence de notre temps » émanait de diverses personnalités et organisations, telles André Gerin, la section du XVème arrondissement de Paris, la Gauche communiste. Ses signataires, critiques sur la politique suivie par la direction du PCF, visaient à rassembler les communistes, fidèles à une ligne de lutte de classe contre le Capital.
Le dernier texte, «Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme », était signé par les militants du groupe « la Riposte », qui camouflait ainsi leur idéologie trotskyste.
Les résultats de la consultation.
21.946 membres du PCF, sur 78.779 inscrits, ont approuvé l'orientation de la direction du Parti, soit seulement 28% des adhérents du Parti.
39.087 adhérents n'ont pas pris part au vote et 3659 autres ont voté 'blanc'.
C'est ce que la Commission de transparence considère comme « le choix majoritaire des communistes » !.
Le second texte qui préconise un PCF vraiment communiste, a obtenu 8656 votes, soit 24,03% des exprimés.
Le troisième, issu de La Riposte, a regroupé 5419 suffrages, soit 15% des suffrages.
La réaction de la direction du Parti.
Elle considère avoir 'les mains libres' en vue du prochain congrès, avec l'approbation de seulement 28% des adhérents. Pour elle, son seul texte doit servir de base à la discussion dans les sections et dans les fédérations. Peu importe si les militants, dans leur majorité, se sont prononcés contre l'orientation officielle, ou bien n'ont pas pris part au scrutin, ou se sont abstenus.
C'est dire comment et sur quelles bases, le prochain congrès se prépare et deviner, par avance, quelles en seront les conclusions.
L'orientation actuelle du PCF va se trouver, malheureusement, confortée.
Que vont faire les militants, de fait exclus de la discussion ?
Ceux-ci n'auront, comme seul choix, que de voter « CONTRE » le texte officiel.
Se contenteront-ils « d'attendre le prochain congrès » pour se compter, espérant un score amélioré ?
Pourtant les effets désastreux de la crise économique et sociale n'attendront pas trois ans pour s'abattre sur la population. Le chômage, la misère, c'est dès maintenant qu'il faut les combattre.
Ou bien, dégoûtés par le spectacle d'un PCF, dont la direction refuse une orientation de lutte contre le Capital, verra-t-on encore des milliers et des milliers de militants, déserter le combat et s'évanouir, un par un, dans le brouillard de la démobilisation ?
Le chemin est ailleurs.
La plupart des communistes, ceux qui croient à la nécessité de bâtir ensemble une autre société, sont plus nombreux, et de loin, hors du PCF que dans le Parti. Malheureusement, le repli individuel n'est pas la solution. Cette attitude négative est préjudiciable au combat que nous devons mener. Cette attitude fait le jeu des forces du Capital, qui craignent comme le feu le rassemblement révolutionnaire des communistes. Il conforte l'orientation des dirigeants du PCF qui ne se soucient que de leur propre avenir. Leurs places, leur confort sont devenus leur seule perspective.
Le temps est donc venu de choisir pour tous ceux qui croient encore au communisme. Il faut s'unir en se regroupant pour agir ensemble.
Le pire, c'est de rester isolé, sans moyen de peser sur l'évènement.
Dans les semaines qui viennent, le premier travail, c'est de regrouper tous les communistes, encore au PCF ou qui n'en sont plus, qu'ils soient déjà membres d'organisations de lutte, comme le Pôle de la Renaissance communiste en France, ou qui s'interrogent encore sur leur choix.
Cette volonté de rassemblement doit être méthodiquement entreprise en créant des « structures de rencontre et de débat » ouvert à l'ensemble des camarades 'encartés', en déshérence, ou encore hésitants sur leur conduite à tenir. En ce sens, toutes les initiatives sont bonnes, en recherchant les zones de proximité géographique les plus aptes aux regroupements.
Pas un communiste ne doit être laissé sur le bord de la route de la Révolution !