Prescription pour l’hôpital : « plus de moyens et plus de démocratie … »
Depuis quelques jours de nombreux évènements dramatiques défraient la chronique des faits divers autour de l'hôpital public et du système de santé. Le Gouvernement, le Ministère de la Santé, fidèles à leurs pratiques, cherchent des responsables, mais peut être faut-il regarder à la loupe les politiques hospitalières menées depuis plusieurs années. Celles-ci ont profondément remis en cause les missions de l'hôpital public tout en laissant plus de place aux établissements privés du secteur lucratif.
NON LES RESPONSABLES NE SONT PAS
- les gestionnaires des hôpitaux,
- les médecins, les personnels hospitaliers, de plus en plus atteints dans leur santé par la dégradation de leurs conditions de travail,
- les patients et les usagers.
Pour apprécier la situation que connaissent les services d'urgences et de réanimation en ce moment, il faut prendre en compte les nombreuses fermetures de lits dans les services de médecine et chirurgie qui doivent accueillir les patients en aval.
IL FAUT DES MOYENS SUPPLEMENTAIRES
L'augmentation de 3 % de l'ONDAM hospitalier en 2009 ne permet même pas le maintien des activités des hôpitaux publics, c'est donc du moins - la CGT revendique 8 %.
Le tout sécuritaire n'est pas la bonne réponse à la prise en charge la santé mentale dans notre pays, il faut privilégier le soin à l'enfermement.
Il est impératif d'améliorer l'organisation et la coordination entre l'hôpital et la médecine de ville afin d'assurer la permanence des soins et l'urgence.
Nous avons besoin de démocratie citoyenne et sociale
Les réformes successives, les restructurations de ces dernières années, sans tenir compte des appels et états d'alerte des professionnels, ni dialogue sont les causes principales du mal être qui s'étend à notre secteur. Cela mériterait un véritable état des lieux avant de continuer à marche forcée vers d'autres réformes.
La démocratie a réellement fait défaut dans l'élaboration du projet de loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires que nous jugeons inacceptable.
Depuis des années les sujets essentiels sont absents des débats et discussions au niveau national comme : l'organisation sanitaire, le service public de santé, le devenir de la psychiatrie, un plan emploi formation, la démographie professionnelle, les conditions de travail, la reconnaissance des qualifications...
L'autoritarisme est très présent dans la gestion hospitalière et les activités sont fermées par les tutelles très souvent sans concertation.
Nous avons besoin d'un grand débat avec les citoyens et les professionnels pour porter ensemble nos propositions d'amélioration de notre système de santé et pour déterminer les moyens adaptés pour remplir ses missions de service public.
Agissons dès maintenant partout et faisons du 29 Janvier 2009 un vrai traitement de choc pour l'hôpital !
Montreuil, le 30 Décembre 2008
Fédération CGT - santé et action sociale