ALLEMAGNE: CDU-CSU (droite) et SPD (« socialistes ») ensemble au service du patronat
Merkel-socialistes :
Ensemble au service du patronat
Les élections législatives qui ont vu la victoire de la CDU-CSU sans majorité absolue et un net recul du parti social-démocrate SPD. Les deux protagonistes soit disant antagonistes se sont rapidement mis d’accord pour former une grande coalition, ce qui n’est pas inhabituel. Déjà de 2004 à 2009 Angela Merkel avait dirigé une telle alliance. Coalition qui a mené à une sévère politique d’austérité. Le gouvernement précédent, dirigé par les sociaux-démocrates, lui avait ouvert la voix avec le démantèlement du droit du travail. Le résultat c’est qu’aujourd’hui un salarié sur cinq est un travailleur pauvre.
L’essentiel de l’accord repose sur l’engagement à poursuivre la consolidation budgétaire en Allemagne et en Europe. La meilleure traduction de ce terme est simple : poursuivre la politique d’austérité pour renforcer les profits. Le patronat fixe déjà ses conditions : pas plus de croissance ni d’emploi ! les salariés sont donc avertis, l’orientation politique ne va pas changer même si un SMIC à 8,5 Euros brut de l’heure est prévu dans les cinq ans (en France le SMIC brut est à 9,43 Euros de l’heure). Prétextant ces promesses, les syndicats approuvent la grande coalition, il faut dire qu’ils ont une grande expérience dans la collaboration de classe. Il fallait un petit quelque chose pour rendre l’accord acceptable, le fameux SMIC joue ce rôle. Cependant rien ne dit qu’il entrera en vigueur ! En ce qui concerne la politique européenne et étrangère il n’y a rien de nouveau à attendre que le maintien du leadership sur la politique d’austérité en Europe et l’alignement sur l’OTAN.
L’absence d’un grand parti révolutionnaire est, comme en France, un grand handicap pour les luttes. Cependant, les communistes allemands continuent le combat. Ainsi, Patrik Köbele nouveau secrétaire général du parti a déclaré à l’issue du congrès du DKP de mars 2013 : « Je pense que les défis qui se présentent aujourd’hui en Allemagne rendent plus que jamais nécessaire l’existence d’un parti communiste. L’impérialisme allemand est parvenu à tellement exploiter les pays de la périphérie de l’Europe que la crise frappe moins fort chez nous. Malheureusement, une partie de notre mouvement ouvrier se laisse entraîner là-dedans. L’une de nos tâches principales pour les mois à venir consistera à rompre ce consensus. Nous devons arriver à ce que la classe ouvrière se batte pour ses propres intérêts. C’est une grande responsabilité que seuls les communistes peuvent assumer ».
Correspondant particulier à Berlin
source: http://www.sitecommunistes.org/