Après la marche « citoyenne » du 5 mai 2013 : quelques réflexions...
Dimanche 5 mai 2013, combien étaient-ils qui ont manifesté à l’appel du Front de gauche ? Bien plus de 30.000 évalué par la police c’est évident, moins de 180.000 déclaré par les organisateurs, c’est évident aussi. La réalité tourne autour de 80.000, ce qui est important dans la période actuelle.
Qui étaient-ils ? Des travailleurs, des retraités, des étudiants, des sans-emploi. Toutes et tous revendiquaient de vivre mieux et critiquaient durement la politique de ce gouvernement socialiste que la plupart d’entre eux avaient fait élire il y a un an à l’appel du PS, du Front de Gauche, des Verts, du NPA…. Certains d’ailleurs le manifestaient vivement.
L’impression qui se dégageait de cette manifestation c’est que tous les participants erraient à la recherche d’une solution politique qui permette d’en finir avec la politique actuelle. Les discours prononcés sur place par les dirigeants et dirigeantes du Front de Gauche ne pouvaient répondre à leurs aspirations. Pas une seule fois il n’a été question de montrer ce qu’est le capitalisme, ce qu’est son emprise totale sur l’économie nationale et sur l’orientation des partis politiques, celle du Parti socialiste comme celle de l’UMP ou du FN. Pas une fois il n’a été question d’abattre ce capitalisme, de comment le vaincre et avec qui, car un changement de cette envergure nécessitera absolument la participation active des plus larges masses du peuple, travailleurs en tête.
De ce point de vue, aurait été utile, indispensable même, de rappeler le rôle de ces entreprises plus fortes que les Etats et les gouvernements en place. On a vu ce que Lakshmi Mittal, patron N°1 mondial de l’acier a fait des « sommations » d’un Montebourg ou d’un Hollande ! La BNP-Paribas gère des sommes énormes, équivalent de 93,6% du Produit Intérieur Brut (P.I.B.) de la France ! Le Crédit Agricole 94,2% , la Société Générale 62,9%. La liste complète est beaucoup plus longue…
C’est le pouvoir de ceux-là, qu’il faut sans attendre réduire considérablement avant de les vaincre définitivement.
C’est cette grande question qui doit être au centre de l’action de ceux qui se réclament de la lutte des classes au service des travailleurs et du peuple. Faute de quoi les propositions qui sont faites se ramènent à des proclamations du type : « suivez-nous… nous ferons le reste ». Pendant ce temps le capital poursuit son chemin.
Ce n’est pas cela qu’attendent celles et ceux qui étaient dans la rue à Paris le 5 mai. Nous leur avons fait connaître dans un tract notre diagnostic de la situation actuelle et certaines de nos propositions pour changer cette situation, qui tranchent avec ce qu’ils ont pu entendre ce jour-là. Nous appelons à la lutte anticapitaliste, la seule perspective crédible. Nous continuerons à leur faire connaître notre opinion.. A eux et à tous ceux qui veulent que ça change.