Après le suicide d’un technicien de l’usine Renault Cléon : Un communiqué du PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France)
Dégradation des conditions de travail, stress, réorganisations permanentes, pression de la hiérarchie, mise en concurrence des salariés, délocalisation….Une situation que la politique de « compétitivité » et de destructions d’emplois entraînent les travailleurs des chez Renault et d’ailleurs au désespoir allant jusqu’au suicide.
Malgré la condamnation de Renault en 2006 par la chambre d’appel de Versailles, qui a confirmé dans un arrêt la faute inexcusable de l’entreprise dans le suicide d’un ingénieur, dernièrement, un technicien de Lardy avait tenté de se suicider sur son lieu de travail. Au TCR, un technicien et une ingénieure se sont suicidés chez eux, en octobre 2012 et février 2013.
Ces jours ci, un technicien de l’équipe de nuit, âgé de 35 ans et père de deux enfants, s’est suicidé à l’usine Renault Cléon, vers 6h du matin le dimanche 21 avril 2013. Il a été retrouvé par ses collègues pendu dans un atelier à l’arrêt. Il a laissé sur place deux lettres, une pour sa famille et l’autre à l’attention de la direction, dans laquelle il dénonce les pressions. Dans ce courrier, ce travailleur a écrit « merci Renault. Merci ces années de pressions, chantage aux nuits. Où le droit de grève n’existe pas. Ne pas protester sinon gare. La peur, l’incertitude de l’avenir sont de bonnes guerres, paraît-il ? Tu expliqueras ça à mes filles, Carlos » allusion à Carlos Ghosn, le PDG du groupe.
Le salarié « excellent ouvrier » et « non syndiqué », « faisait l’objet de pressions de la direction depuis qu’il avait pris activement part aux grèves contre le projet d’accord compétitivité-emploi ». La direction l’avait menacé de le faire redescendre en équipe de (jour), avec une perte financière très importante à la clé.
La CGT de Cléon a appelé à des arrêts de travail et à des rassemblements dans l’usine pour rendre hommage à leur camarade.
Il faut que cela cesse. Les travailleurs de Renault ne sont pas des esclaves. Ils sont des citoyens dans leur usine. Le droit syndical existe en France, gagné de haute lutte par les générations précédentes. Les patrons, si puissants soient-ils, ne peuvent s’en affranchir et le piétiner. L’Etat, de surcroît actionnaire à 15% est responsable de la liberté syndicale dans l’entreprise. Mais aujourd'hui le gouvernement dit « socialiste » préfère s’opposer à une proposition de loi « d’amnistie syndicale » présentée par les parlementaires communistes et déjà adoptée au Sénat…
Oui, il est vraiment temps qu’une véritable politique de gauche renforce les droits des travailleurs pour garantir et améliorer les conventions collectives et les statuts. Un véritable droit à la formation continue sur le temps de travail. Le droit d’organisation et d’expression des partis politiques sur le lieu de travail. Élargir les attributions économiques et sociales des Comités d’entreprise, donnant aux salariés un droit de contrôle effectif sur les orientations, le fonctionnement, les résultats et les comptes de l’entreprise. Donner aux salariés des entreprises où l’Etat détient des actions (Renault) les moyens de participer à l’élaboration des plans et à la surveillance de leur exécution. Interdiction des discriminations sexistes et racistes dans l’embauche. Mettre fin à la criminalisation de l’activité syndicale, respect des droits des travailleurs. Interdiction de licencier les délégués syndicaux. Développement de l’inspection du travail de manière à lui permettre d’effectuer réellement toutes ses missions et de prendre en considération tous les conflits salariés / employeurs. Garantie du droit de grève, abolition de tous les textes de loi y portant atteinte ou lui imposant des limitations. Interdiction du lock-out.
Dans le système capitaliste, la recherche du profit maximum s'accompagne de l'exploitation maximum qui engendre les drames que nous vivons. Il faut que les travailleurs contrôlent les entreprises et cela passe par l'expropriation des grands capitalistes et la nationalisation sous contrôle des travailleurs...
Le PRCF et sa Commission Luttes partagent la peine et la colère des militants, des salariés et adressent leurs condoléances à sa famille.
Le 29 avril 2013
Pour la Commission Luttes du Pôle de Renaissance Communiste en France,
Le responsable national,
Jo Hernandez