Au premier jour du congrès de l’Association des MAIRES de FRANCE...
Des dizaines de militants d’Ile-de-France sont venus Porte de Versailles à Paris, à l’entrée du congrès de l’Association des Maires de France (AMF), prêter main forte aux élus toujours décidés à se battre autour de l’appel lancé par Jean Bartholin, conseiller général de la Loire et Gérard Schivardi, maire de Mailhac dans l’Aude, pour le retrait de la réforme territoriale – la loi « NOTRe » – qui vise à casser la libre gestion des communes, les intercommunalités librement choisies, les départements et leurs services publics.
La gronde s’amplifie parmi les adhérents de l’AMF. De nombreux élus dénoncent la politique d’étouffement des communes comme Anne Le Couriaud, adjointe au maire de Laillé en Ille et Vilaine qui déplore : «Dans cette période de crise où de plus en plus de gens sont démunis, les services publics deviennent essentiels et nous devrons les réduire. Nous allons dans le mur ! ».
Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France dont les adhérents sont aussi souvent membre de l’AMF, nous déclare : « Nous ne sommes pas d’accord avec cette réforme là. (…) C’est une réforme très mal perçue. Chacun s’exprimera, c’est une habitude chez nous (…)»
André Laignel, vice-président de l’AMF considère lui-même que « fragiliser nos communes, c’est plus qu’une erreur, c’est une faute!». Il déclare ce 26 novembre à la nouvelle République du centre qu’il « serait raisonnable de revoir certaines réformes qui n’ont pas marché. Mais toutes ces questions nous renvoient à l’Europe : sommes-nous réellement en capacité de réorienter notre politique… ? »
Suivant les injonctions de Bruxelles, l’Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture la nouvelle carte des régions, ce 25 novembre, par 277 voix contre 253 et 30 absentions.
En bas, les fonctionnaires territoriaux sont les victimes du pacte de responsabilité, versant financier de la réforme territoriale. Cette semaine ce sont ceux de Massy qui ont décidé deux heures de grève mardi, mercredi et jeudi pour protester contre les mesures d’économies d’environ deux millions d’euros par an, décidées par la mairie qui réorganise des services et redéfinit des missions pour faire face aux augmentations « de charges décidées par l’Etat » déclare le maire.
A Limoges, les travailleurs sociaux en grève occupent le Conseil général et demandent l’abrogation d’une délibération du 6 octobre qu’ils jugent aussi « inique qu’inhumaine ». Cette mesure met en cause le « contrat jeune majeur« , dispositif permettant l’insertion des jeunes ; pour le conseil général cette mesure est au contraire une réponse à certains discours selon lesquels « les collectivités seraient dispendieuses et signeraient des chèques en blanc sans contrôle ».