Balayer le TERRORISME, et balayer nos gouvernants qui L'UTILISE [une tribune de Réveil Communiste]
Le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo suscite l’horreur et la répulsion envers ses auteurs, quelqu’ils soient. Il est très probable qu’ils se recrutent dans la galaxie du fascisme vert qui ensanglante l’Irak et la Syrie depuis de longues années. Certes on ne sait rien de précis à cette heure et n’importe qui peut crier « Allah akbar » devant les caméras. Mais la satisfaction perverse qui s’étale déjà dans le milieu intégriste est plus probante que tous les aveux.
Ce sont les terroristes que nos gouvernements de droite et de gauche ont armé et aidé contre les gouvernements laïcs arabes, après les avoir cajolés et nourris au grain en Afghanistan contre le gouvernement socialiste, et en Tchétchénie contre la Russie depuis, qui nous reviennent en boumerang. Mais pour nos « socialistes » et nos libéraux ces ennemis sont une bénédiction, car ils suscitent autour de chefs politiques minables, incultes, et compromis de toutes les manières possibles une sorte d’union nationale. Comme en 14.
Mais il s’agit de plus que d’un attentat terroriste aveugle, perpétré par des fanatiques déments. C’est un massacre qui s’en prend directement à la liberté de pensée. Et qu’on ne s’y trompe pas : avant de s’en prendre à des intellectuels insolents mais somme toute libéraux et modérés, le courant fasciste vert a systématiquement exterminé la gauche arabe dès qu’il en a eu l’occasion, aux applaudissements des Américains et d’Israël. Ces fanatiques religieux manipulés et stupides jouent la partition du capitalisme et de l’impérialisme et vont à la mort avec des cris de joie pour le dieu-dollar.
Il importe de faire pression sur les autorités, non seulement pour qu’ils arrêtent les assassins, mais aussi pour qu’ils les jugent. On en a trop vu de ces terroristes sommairement liquidés, comme s’ils n’avaient rien à nous dire, et qui n’ont donc jamais parlé ; et qui n’ont jamais été interrogés sur leurs appuis réels, à commencer par leur mentor, Ben Laden, jeté à l’eau comme un vulgaire gangster dans le lac Michigan, par d’autres gangsters. Je gage qu’on remonterait bien vite aux états amis de l'Occident qui utilisent ces délinquants désaxés : Arabie Saoudite, Qatar, Turquie, etc. et à leurs accointances dans nos services secrets.
Mais ceux qui ont froidement liquidé des artistes de talent, connus et appréciés de la plupart depuis cinquante ans, malgré les clivages politiques, s’en sont pris aussi directement à un symbole de l’esprit de notre pays. Ils détestent la France autant qu’ils détestent la révolution, deux entités inséparables dans leur idéologie délirante. Mais ces fascistes verts ont un flair certain pour s’en prendre aux symboles vivants de ce qu’ils haïssent, comme aux écoliers russes de Beslan ou aux lycéennes nigérianes.
Ces terroristes ont agi comme des tueurs professionnels, bien entrainés, bien équipés, bien informés. Il y a fort peu de chance qu’il s’agisse de l’œuvre d’une cellule isolée. La stratégie de guerre civile derrière ce massacre est transparente. Les commanditaires le sont moins. Mais tous les attentats, d’où qu’ils viennent, aboutissent à la même chose : diviser le peuple, dresser les gens les uns contre les autres, et décourager l’action collective en provoquant la sidération. Dans la perspective d’un pouvoir au programme de contre-réforme sociale permanent, s’ils n’existaient pas, il faudrait les inventer.
Il nous faut donc les condamner sans phrases supplémentaires, et demander des comptes aux gens qui nous gouvernent qui jouent avec le feu depuis bien trop longtemps en semant la subversion et la mort dans les pays musulmans avec l’appui des terroristes et des intégristes locaux, comme si ça ne prêtait pas à conséquence. S’ils ne sont pas directement coupables, ils sont criminellement irresponsables. Ici comme au Burkina Faso, un coup de balai s’impose.
G.Q.
Le 7 janvier 2015