Candidature de Sarkozy : « Nouveau palier »
La comédie est finie. Elle a été jouée le plus longtemps possible par le candidat Sarkozy qui a mis à profit ses fonctions présidentielles pour faire campagne sans officiellement être engagé. C’était devenu intenable face à une opinion, à droite impatiente et déboussolée et à gauche narquoise et exaspérée. Enfin il est dans l’arène de la confrontation à visage découvert. Le combat pour faire barrage à sa reconduction accède à un nouveau palier. Lui-même en a bien sûr conscience. Il est apparu hier soir, culotté comme toujours, mais aussi crispé jusqu’à laisser transparaître l’ombre de la conscience de la difficulté de sa tâche.
Le candidat de l’UMP reste sur les thèmes de campagne qui l’avaient si bien servi voilà cinq ans. En les droitisant davantage encore et en s’efforçant de transformer le fardeau de son bilan en rampe de lancement. Cependant, comme les allumettes, ses munitions électorales auront de la peine à servir deux fois. Il en sera ainsi avec le drapeau de l’emploi qu’il plante au cœur de son champ de manœuvres après en avoir fait ce que l’on sait durant son mandat. Idem avec le pouvoir d’achat ! Une majorité de l’opinion lui reproche, faits à l’appui, d’avoir été le président des riches et des réformes antisociales. Un président baratineur aussi.
Il reste qu’il va se battre avec les énormes moyens – y compris ceux de l’Etat – dont il dispose. Ses adversaires ne doivent pas le sous-estimer. Seules les urnes trancheront. D’ici là, l’élan du changement devra être nourri par des propositions à la hauteur des attentes des Français : sociales, efficaces, justes et durables, donc opposées au libéralisme et aux politiques d’austérité dont seuls les privilégiés tirent profit.
Christian AUDOUIN
Editorial de L’ECHO de la Haute-Vienne
Jeudi 16 Février 2012