CGT : l'aspect positif de « l'affaire Lepaon »
Chers camarades,
Si nous entendons bien la crainte exprimée par les politiques et leurs sbires, le mot claironné est radicalisation.
Qu'est-ce que cela signifie?
Le monde politique y voit-il un danger pour le réformisme néo libéral qu'il entend nous imposer par la force de décrets de Loi, par des sondages tels que celui sur la Loi Macron où les personnes interrogées seraient incapables de citer une ligne du contenu du texte?
La radicalisation n'est pas un crime, le mot signifie étymologiquement le fait de retourner vers ses racines, du latin "radix", racine.
Dans le monde du travail actuel, nous avons tous conscience d'un retour en arrière, de la perte de "conquis" pour lesquels nos anciens ont payé un lourd tribut, allant même parfois jusqu'au sacrifice suprême. Nous revenons vers le XIXème siècle à grands pas, et les techniques de management s'étant sophistiquées au fil du temps, les conditions pour les travailleurs sont parfois pires qu'en ces temps lointains, l'exemple qui me vient de suite à l'esprit étant le cas de France Télécom.
Alors oui, face à ce recul du monde du travail, il est inéluctable que le syndicalisme y réponde par une radicalisation. Je ne parle pas d'extrèmisme, mais d'un retour aux sources, aux fondamentaux.
C'est en ce sens que l'affaire Lepaon est porteuse d'espoir pour l'avenir. Là où les dirigeants syndicaux ou politiques se croient tout permis, il est bon de leur rappeler qu'ils ne valent pas plus qu'un autre être humain, et que leurs manquements doivent être légitimement sanctionnés par ceux qui les ont fait "roi".
Pour autant, la vague de fond qui se lève à la CGT ne peut ni ne doit s'arrêter à monsieur Lepaon.
Ces pratiques autorisées en petits Comités restreints où chacun recherche son intérêt personnel, son profit immédiat, sont des actes qui doivent être sévèrement punis au nom de la justice sociale et de l'égalité entre tous. Nul n'est au dessus des autres, et celui qui est investi d'une mission doit porter le sceau de l'exemple, c'est le principe même de la démocratie active.
Je lis aujourd'hui de nombreuses déclarations émanant de la base qui sont une véritable source de richesse pour l'avenir. Un travail approfondi devra être fait pour classer par sujets de convergence tous les éléments qui composent ces textes. Il y a là l'émanation du coeur même du syndicalisme, il y a là les axes revendicatifs et les améliorations du système de demain.
Auparavant ce type de courrier était classé sans suite, au mieux dans les tiroirs de responsables confédéraux, au pire à la poubelle.
La CGT ne peut plus fermer les yeux face aux attentes de ses militants.
Je conclurai cette petite analyse jetée à la va vite sur ce blog par un rappel sur le courage de Valérie Lesage, membre du bureau confédéral qui a été la première, il y a des mois à sonner l'alerte, ce qui lui a valu le beau surnom de rebelle au sein de la CGT, et je me doute des difficultés et des mises à l'écart qu'elle a du endurer suite à ce choix courageux de dire tout haut, au nom de tous, ce que personne n'osait dire.
CGT : 8 mars 2014, journée de la femme, Valérie Lesage, membre du bureau confédéral sort de sa réserve
Amitiés à tous et à toutes
Cyril LAZARO
militant syndicaliste en lutte
pour plus de justice sociale à Disneyland Paris.