Contrôle renforcé des chômeurs : indignation et consternation après les DÉCLARATIONS du ministre du travail
En demandant mardi à Pôle Emploi de « renforcer les contrôles » pour vérifier que les chômeurs « cherchent bien un emploi », François Rebsamen, ministre du Travail des gouvernements Valls 1 et 2, a provoqué un tollé général et suscité l’embarras voire même la consternation aussi bien à l’Elysée qu’à Matignon. « Il faut qu’il y ait, à un moment, une sanction », a-t-il précisé, car « c’est négatif pour ceux qui recherchent des emplois d’être à côté de personnes qui ne cherchent pas d’emploi » et doivent donc être radiées.
Stéphane Lardy, secrétaire confédéral chargé de l’emploi à FO, s’est dit « abasourdi » par cette annonce « pathétique» qui survient après plusieurs déclarations de membres du nouveau gouvernement reprenant à leur compte les exigences maintes fois formulées par le Medef. Son homologue de la CGT, Eric Aubin, a regretté que « la seule solution » préconisée par François Rebsalem « pour faire baisser la courbe du chômage soit de sanctionner les chômeurs ». Même le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s’est dit « atterré » par les propos « scandaleux » du ministre du Travail.
L’embarras des milieux gouvernementaux est d’autant plus grand que les déclarations du ministre, qualifiées de « pas pertinentes » par le secrétaire du PS, Jean Christophe Cambadélis, risquent de faire capoter la généralisation, que Pôle Emploi s’apprêtait à annoncer, du dispositif de contrôle renforcé des chômeurs, expérimenté dans quatre régions depuis plus d’un an, par des équipes spécialement chargées de cette tâche.