CRISE politique en HAÏTI : le premier ministre a démissionné le 14 décembre
Le 14 décembre 2014, dans un discours en créole le premier ministre haïtien Laurent Lamothe a annoncé qu’il avait remis sa démission et celle de son gouvernement au président Michel Martelly « si cela peut vraiment débloquer la crise politique ».
Depuis plusieurs semaines, des manifestations violentes se succèdent dans les deux plus grandes villes du pays : la capitale, Port au Prince et Cap Haïtien. La police et les casques bleus de la Minustah sont accusés d’avoir tiré sur la foule à Port au Prince : un mort et deux blessés par balles.
Ces manifestations ont pour toile de fond le très grand dénuement de la population dont 72% vivent en-dessous du seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour. Quatre ans après le séisme de 2010, celle-ci vit encore dans des bidonvilles et des tentes, est victime du choléra, loin de pouvoir accéder aux soins pour nombre d’entre eux.
Les manifestants exigent le départ de l’administration actuelle, la libération de tous les prisonniers politiques, la fin de l’ingérence de la communauté internationale dans les affaires haïtiennes. Les responsables de la mobilisation, appelée Burkina Faso, en référence à Blaise Compaoré, contraint à l’exil, expliquent que l’unique solution à la crise est le départ du président Martelly pour qu’un gouvernement de transition organise des élections libres (elles auraient du avoir lieu en 2011).
Le mandat du parlement haïtien prend fin le 12 janvier. Ce qui pourrait conduire le président à gouverner par décrets. Certains états le Brésil, le Canada, l‘Espagne, les Etats Unis et la représentante des Nations Unies, la France et l’Union européenne s’inquiètent des risques d’exacerbation de la crise à partir du 12 janvier 2015.