Est-il désormais interdit dans ce pays d’évoquer la mémoire des 639 FUSILLÉS POUR L'EXEMPLE de la Première Guerre mondiale ?
Le 11 novembre 2014, le Président de la République inaugurait le Mémorial Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais. Trois jeunes y prenaient la parole dont Emma Muyssen, élève de Terminale. Le 3 décembre, la Fédération nationale de la Libre Pensée cite le journal «L’Humanité» du 11 novembre où on peut lire le témoignage de cette lycéenne montrant que le discours qu’elle a prononcé lui a été imposé.
L’historien Damien Baldin (Conseiller pour l’action territoriale dans le cadre de la Mission du Centenaire 14-18) est venu préparer la cérémonie avec elle et lui a remis le discours «officiel» . La lycéenne voulait évoquer les les Fusillés pour l’exemple, dont ceux des mutineries de 1917, mais il lui a été répondu «qu’il faudra obtenir l’aval de l’Elysée» pour modifier le texte et selon lui, c’était inutile d’essayer, un tel contenu ne passerait pas.
Emma souhaitait dire « Les Etats menant la guerre avaient le droit de vie ou de mort sur ces hommes (…) 18,6 millions d’êtres humains furent broyés par les mâchoires d’acier de la guerre autant d’individus ont souffert du froid, de la saleté, de la faim, des bruits continus des obus, traumatisés par la vision de l’horreur, des corps déchirés et de cette mort de masse inhumaine. Des centaines d’entre eux seront fusillés, coincés entre les balles ennemies et celles de leur propre pays, pour avoir dit non à ce charnier, pour avoir tenu à leur humanité, pour avoir voulu voir l’ennemi comme un être humain, pour avoir voulu vivre. »
Le 11 novembre,Emma a dû prononcer le discours qui lui était imposé pour ne pas mettre son établissement scolaire dans l’embarras mais elle a tenu à porter ces faits de censure à la connaissance de tous.
« Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe » (Jean-Jaurès)