Explosion d’une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique : l’or noir n’a jamais si bien porté son nom
Le groupe pétrolier BP, géant britannique du secteur doit faire face aux conséquences de l'explosion survenue le 22 avril sur une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique, le site relâche, en effet, cinq fois plus de pétrole qu'estimé initialement.
Ce qui frappe tout d’abord quand on lit ou lorsqu’on écoute les médias, c’est la mise en scène écologique, photos à l’appui, des pauvres tortues, des poissons, des oiseaux… les performances techniques… mais rien sur les premières victimes que sont les salariés de la plate-forme. Onze d'entre eux restent portés disparus et parmi les rescapés, 17 personnes ont été blessées dont quatre grièvement.
La préoccupation des investisseurs, qui s'interrogent sur les conséquences financières de la marée noire, c’est la capitalisation boursière de BP qui a fondu de plus de 6 milliards de livres sterling (6,7 milliards d'euros).
Combien vont coûter les réparations pour BP? Son directeur nous rassure, presque rien « nous sommes assurés... » dit-il.
Quelles sont les causes de cette catastrophe?
Celle-ci n’est pas la première pour BP.
En 2005, la responsabilité de la société était déjà engagée dans l'explosion, de la raffinerie de Texas City, qui avait provoqué 15 morts et 170 blessés. Cette société a aussi été mise en cause pour la pollution de Prudhoe Bay, en Alaska, en 2006.
Concernant la plate-forme du golfe du Mexique, le problème serait dit-on d'ordre technique, causé par la défaillance d'un élément clé de la structure : une vanne de sécurité. Or, les vannes de sécurité sont censées résister à toute épreuve. La défaillance ne serait-elle pas plutôt l’absence de vannes, ce qui n’est pas obligatoire sur de telles structures ?
Pour une recherche du profit à tout prix, les compagnies recherchent à courir après « les réductions de coûts » notamment sur la sécurité.
Le quart des réserves mondiales se trouve sous les océans
Depuis les années 1960 les pétroliers n'ont cessé de conquérir de nouvelles zones pétrolières, les grands gisements d'hydrocarbures ayant été très souvent découverts en mer : par quelques mètres de profondeur d'eau, comme au Kazakhstan, 1000 mètres de fond en Angola et au Nigeria, allant à des profondeurs de plus 3000 mètres au Brésil.
La part du pétrole brut extrait en mer dépasse désormais 30 % déjà le quart des réserves mondiales détectées se trouve sous les océans, bien davantage si l'on ajoute les ressources de la région Arctique.
Pourquoi une telle course ?
Les compagnies majors internationales, ne peuvent plus faire main basse sur les matières premières des pays, comme dans le passé, en raison notamment de la décision de certains pays, de nationaliser au Moyen-Orient le secteur des hydrocarbures, interdisant (Arabie saoudite, Koweït, Mexique) ou restreignant (Iran, Venezuela…) l'accès à leurs réserves d'or noir.
Elles cherchent donc d’autres sources pour garantir leur profit. Le prix du baril étant fixé par les Américains à 80 $ le baril, cette forme d’exploitation devient rentable. Un porte-parole de Total reconnaît que si le groupe "attend avec impatience les premiers résultats de l'enquête pour en tirer les enseignements", la catastrophe "ne remettra pas pour autant en cause sa stratégie".
Dans le seul golfe du Mexique, les actifs de BP s'élèvent à 37 milliards de dollars (28 milliards d'euros), devant Chevron le partenaire de Total et Shell.
Un moratoire sur la poursuite des forages en mer ? Obama dit Non !
Une demande de moratoire a été faite sur la poursuite des forages en mer. M. Obama a tranché, il est pour leur reprise : « au nom de la sécurité d'approvisionnement énergétique des Etats-Unis ». Le plateau continental atlantique (Ouest) contiendrait au moins 3,8 milliards de barils. Des forages plus profonds pourraient confirmer la présence d'importantes quantités de pétrole et de gaz sous une croûte de sel, comme au large des côtes brésiliennes.
Au pays du capitalisme roi, bonjour les dégâts!
source : site communistes