François Hollande : "Vive la finance !"
François Hollande aurait-il «brisé l’armure» en libérant des confidences éruptives qui bouillonnaient au fond de lui ? Il y a tout lieu de le croire en prenant connaissance de ses propos relatés lundi par le journal britannique "The Guardian". Pensant ne s’adresser par cette voix d’outre-Manche qu’aux seuls milieux d’affaires et boursiers dont il flatte ainsi la fourrure dans le sens du poil, le candidat socialiste a lâché, en guise de gage : «Il n’y a pas de communistes en France». Evoquant l’époque Mitterrand et ses alliances à gauche, il ajoute : «Cette époque est révolue, c’est de l’Histoire». Mais le plus beau reste à venir. Qu’on en juge avec cette autre citation : «La gauche (lire le Parti socialiste) a gouverné pendant quinze ans durant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation. Il n’y a pas de craintes à avoir».
Le sabre de bois brandi par François Hollande contre «le pouvoir de la finance» est donc déjà jeté au feu. A peine quelques restes de cendres le temps d’une campagne électorale ? Sans doute que ces propos venus du fond du cœur vont en choquer plus d’un, y compris au sein de l’électorat socialiste. En tout cas, on ne pourra plus s’étonner que le député de Tulle ne prenne jamais à partie le capitalisme.
Une grosse piqûre de rappel à gauche s’impose de la part des électeurs socialistes, communistes et autres antilibéraux, par l’utilisation massive et rassembleuse du vote Jean-Luc Mélenchon ! Chats maintes fois échaudés...
Christian AUDOUIN
Éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne
Mercredi 15 Février 2012