Grande distribution: un communiqué de la CGT du Groupe « CARREFOUR »
La CGT Carrefour s’est rendue à la réunion du comité de groupe extraordinaire de ce jour 10 mai 2012 à Boulogne Billancourt. Elle a rappelé au nouveau PDG Monsieur PLASSAT que son arrivée à la tête du groupe s’effectue dans un contexte social très dégradé.
Notamment, que l’affaire des pertes importantes au Brésil, la cession boursière de titres DIA en cadeau aux actionnaires, la valse incessante des cadres dirigeants, les restructurations permanentes marquent un manque de cohésion de l’exécutif, provoquant ainsi un sérieux doute concernant l’efficacité des décisions stratégiques prises jusqu’alors. Par ailleurs, que les salariés rejettent les méthodes tayloriennes d’organisation du travail, et les recettes anglo-saxonnes productivistes, consistant à faire de la « culture des coûts » de la destruction des métiers et des réductions d’emploi, le seul outil de gestion de productivité et de rentabilité. En outre, elle a tenu à rappeler sa très forte inquiétude de cette folle « dictature du court terme » imposée par les actionnaires de référence alors que le groupe aurait, au contraire besoin de temps pour retrouver une dynamique de développement. Elle espère qu’au regard des échecs économiques, sociaux et commerciaux des prédécesseurs, le nouveau PDG, Monsieur PLASSAT, en tire la conclusion qu’on ne peut pas réformer indéfiniment contre la conviction des salariés sur le bien-fondé des projets tendant à modifier leurs conditions, leur outil de travail et sans dégrader leur santé ainsi que leur pouvoir d’achat. Pour autant la CGT reste vigilante sur le devenir du groupe face aux velléités de démantèlement exigé par les actionnaires de référence, la « filialisation » et face à cette politique de réduction des coûts. A cet effet, la CGT a entendu lui poser quelques questions et attend des réponses précises de sa part concernant le rééquilibrage de la part relative des « parties prenantes » dans le projet du groupe soit :
1) la réduction de l’impératif dévastateur du « court terme » souhaitée par les actionnaires en leur ingérence dans la gestion du groupe
2) donner plus de place à la relation client dans une « relation durable » de service
3) de valoriser l’apport de travail et de compétences des salariés en consolidant leur statut
4) de rééquilibrer l’animation des équipes par l’instauration d’objectifs financiers et opérationnels de moyen terme. Mais encore, le groupe va-t-il enfin mettre en place un projet qui repositionne clairement l’offre dans un but de développement multi canal, à savoir :
5) clarifier la place du « non alimentaire » dans l’offre de Carrefour ?
6) assurer la transition des grands Hypermarchés sur les marchés matures ?
7) réorienter une stratégie en synergie au plan international ?
8) concrétiser des engagements sociétaux et environnementaux au quotidien ?
9) enfin garantir un positionnement prix lisible à moyen terme ?
Même si Monsieur PLASSAT, n’a pas répondu encore à nos légitimes interrogations, il dit que pour l’instant, « aucun plan social n’est prévu à ce jour contrairement à certaines informations contenues dans la presse ; mais à souligner toutefois que la structure administrative du groupe, était quant à elle, incompatible avec la vision qu’il avait du siège social ainsi que le nombre de « contrôleurs de gestions » qui témoigne d’un groupe qui se contrôle lui-même !
La CGT est en partie apaisée sur l’annonce qu’elle considère majeure notamment sur l’emploi au sein du groupe tout en restant extrêmement réservée sur le fait, que fâcheusement depuis 2008, près de 12000 emplois ont disparu sans que cela n’ait eu pour effet de sensibiliser l’ensemble des organisations syndicales sur cet important saignement dans les effectifs. Réconfortée, parce que les méthodes tayloriennes d’organisation du travail et les recettes anglo-saxonnes sont aussi rejetées ;
Entend enfin que les métiers, au sein du groupe, doivent être à nouveau placés comme une priorité et reconnaissance de ceux-ci ;
La CGT CARREFOUR souhaite fortement que les salariés de ce groupe puissent vivre avec un salaire décent, il est donc temps de leur apporter un autre pouvoir d’achat car ils ne sont pas condamnés à subir toute leur vie les constantes appétences des actionnaires.
Fait à Montreuil le 10 Mai 2012