Grèce: l’austérité dictée par la Troïka des créanciers provoque malnutrition et détérioration de la santé
Un reportage publié mercredi [ 17 avril 2013 ] dans le quotidien Le New York Times relate la croissance du nombre des enfants qui souffrent de la faim en Grèce. Avec un taux de chômage de 27 %, le plus élevé d’Europe, des familles grecques n’ont plus aucune ressource pour nourrir leurs enfants.
Le docteur Athena Linos, professeur à l’Université de médecine d’Athènes, qui dirige le programme d’assistance alimentaire de l’organisation non gouvernementale Prolepsis, affirme que, l’an dernier, 10 % des élèves des écoles moyennes et élémentaires souffraient de ce que les professionnels de la santé publique appellent «l’insécurité alimentaire, […] la Grèce est tombée au niveau de certains pays africains ».
Les mesures d’austérité drastique dues aux exigences de la Troïka des pays créditeurs de la Grèce ont fait baisser le budget du ministère de la santé de 23,7 % entre 2007 et 2011. Le budget des aides aux familles nombreuses a chuté.
Une employée d’une école d’Acharnes, ville ouvrière de l’Attique qui a perdu des milliers d’emplois à cause de la crise, rapporte qu’au moins 60 des 280 élèves de l’école, souffrent de malnutrition.
Une étude américano-grecque publiée jeudi rapporte l’augmentation des cas de troubles mentaux, d’abus de drogue, de maladies infectieuses et l’explosion du nombre des suicides et des meurtres entre 2007 et 2009 coïncidant avec l’explosion du taux de chômage.
Le gouvernement a récemment reconnu la nécessité de s’attaquer au problème de la malnutrition dans les écoles mais avec la priorité du remboursement de la dette, il n’y a pas d’argent dans les coffres.