GRÈCE: « L’Humanité » et le PGE traficotent les résultats
Le mardi 20 mai 2014 le journal l’Humanité titre un de ses articles : le FN manipule les chiffres. Nous ne doutons pas de la véracité de la nouvelle. Comme tous les partis bourgeois le FN se livre à toutes les gesticulations pour attirer l’attention à quelques jours des élections européennes. Soit. Mais le même jour l’Humanité et le PGE, expressions des courants révisionnistes et opportunistes dont l’horizon étroit n’est rien d’autre que la gestion du système capitaliste au nom de « valeurs » que l’on mettra au rencart dès que l’ivresse des portefeuilles ministériels se fera sentir, sont pris la main dans le sac de la manipulation quand il s’agit du résultat des élections locales en Grèce.
Ils ne sont certes pas les seuls ! Et c’est d’autant plus significatif ! Car tous les partisans du système capitaliste (au-delà des querelles d’école entre un peu plus ou un peu moins d’austérité, un peu plus de « moins » ou un peu moins de « moins » de protection sociale – et non d’Etat comme le serine les idéologues-perroquets du Capital) répercute à l’unisson une « victoire de Syriza » aux Elections grecques du dimanche 18 mai. Hors tout ce beau monde procède à une « petite » malhonnêteté intellectuelle pour nous faire avaler leur potion.
Passons sur le titre, « Nouvelle-percée de la gauche anti austérité ». Il existe donc une gauche pro-austérité, et tout le monde étant à gauche, on pourra donc gouverner ensemble ! Etant donné le nombre de cadres du PASOK passé à Syriza, ce devrait être facile. La veille, en une phrase, il était indiqué les progrès du KKE mais en minorisant les chiffres. Par contre concert de louanges et de félicitations pour le parti du candidat bidon à la présidence de la commission de Bruxelles. Mais sur les deux jours par contre pas une seule fois vous ne trouverez le nombre de voix de Syriza aux élections régionales, ni celles du KKE d’ailleurs, ou plutôt des listes soutenues par le KKE, car dans cette « démocratouille » qui caractérise les pays impérialistes aujourd’hui on interdit aux partis politiques de présenter leurs propres listes aux élections municipales et régionales. Vous n’aurez droit qu’aux pourcentages ! Or ce n’est pas innocent quand on sait (et cela la presse le tait ou le minimise) que 60% des Grecs se sont abstenus. Dans un pays où le vote est obligatoire c’est tout de même une donnée à prendre en compte. Car alors les résultats alors méritent pour le moins d’être réexaminés. Le journal Libération se contredisant d’ailleurs lui-même, donne à la fois une signification nationale aux résultats tout en refusant de les comparer à ceux de juin 2012. Et pour cause !
En juin 2012 aux législatives Syriza obtenait 1 655 022 voix soit 26,9%. Le KKE 277 227 soit 4,5%. Lors des élections régionales du 18 mai 2014 les candidats de Syriza, même s’ils arrivent en tête dans l’Attique, obtiennent 1 002 432 soit autour de 24%. Le KKE lui obtient 497 653 voix et 8,82% des voix. Et il progresse aussi aux municipales. Par conséquent le résultat des élections grecques ne se présentent pas comme on voudrait nous le faire croire, et si l’espoir venu de Grèce à un nom c’est bien celui du KKE messieurs les capitulards opportunistes du PGE. Et nous espérons que le 25 mai les électeurs renforceront encore nos camarades du KKE. Car l’Humanité citant Alexis Tsipras vend la mèche : «… nous devons mettre en avant l’unité sociale ». En clair mettre en avant la collaboration des classes, car en régime capitaliste, le régime est divisé en classes sociales antagonistes : ceux qui prônent « l’unité sociale » s’inscrivent dans le système.
C’est pourquoi en l’absence d’une liste communiste en France, une liste qui se prononce pour le retrait de l’UE, de l’Euro, de l’OTAN, pour la révolution sociale qui dépossèdera le capital des moyens de production et d’échange et instaurera le pouvoir de la classe ouvrière, permettant de construire une Europe socialiste vers le communisme, l’URCF appelle à l’abstention. Mais c’est pour la même raison qu’il souhaite plein succès aux listes du KKE, du PCPE en Espagne, du Parti Socialiste Lettonie et des Partis communistes et ouvriers qui lèvent haut le drapeau de la révolution socialiste unique alternative à la crise générale qu’affronte le système capitaliste à son stade impérialiste.
Maurice Cukierman