GRECE : Quand « SYRIZA » faisait l'apologie du régime réactionnaire d'Erdogan et du « modèle turc »
Commentaire de la section des Relations internationales
du CC du KKE (Parti Communiste Grec)
La « formation intensive » que le parti de l'« opposition officielle » a subi ces derniers mois continue à un rythme frénétique, au nom de la « gauche gouvernementale »ils promettent de sortir la Grèce de la crise capitaliste, sans perturber la participation du pays à l'Euro, l'UE, l'OTAN, sans perturber les monopoles et leur pouvoir.
C'est une ligne qui nous rappelle celui qui avait promis de faire une omelette sans casser les œufs ! Dur pour les apprentis sorciers de la « gauche » gouvernementale ! SYRIZA a intensifié ses « contacts » non seulement avec des cercles du patronat, de la SEB (Fédération des entreprises hélléniques) mais aussi avec les « think tanks » basés aux Etats-unis. Dans une récente conférence sur l'énergie, le représentant de SYRIZA demandait : « Il est curieux que les entreprises américaines soient plus intéressées par l'indépendance de l'Europe vis-à-vis du gaz naturel russe que l'Europe elle-même ». Dans le fond, il a pris le parti des Américains contre le capital Russe-Allemand-Italien sur l'oléoduc qui va être construit dans la région. En d'autres termes, plus SYRIZA sent l'odeur du pouvoir, plus il remue la queue.
Mais l'histoire même, bien plus riche que l'imagination humaine ne peut l'être, cause ses propres … événements « imprévus ». C'est ce qui s'est produit dans le cas de la position des partis grecs face aux grandes mobilisations populaires organisées en Turquie contre le gouvernement Erdogan.
Qu'est-ce que disait SYRIZA jusqu'alors ? Regardons certaines des déclarations de Rena Dourou, un des cadres de SYRIZA, responsables à la politique étrangère :
« Grâce au premier ministre Erdofan, qui a beaucoup avancé dans la constitution d'un nouveau modèle politique, il n'est pas surprenant que le peuple en Egypte, en Tunisie et en Libye rêvent du modèle turc » (interview l'an dernier à « Zaman »).
« Le parti gouvernemental a remporté une victoire importante, la troisième d'affilée, en obtenant 50% des voix : l'absence d'usure du parti au pouvoir est impressionnante. Pour résumer, les éléments de cette performance exceptionnelle sont liés à la démocratisation promue par le gouvernement, sa performance économique (croissance à deux chiffres), ainsi que par sa politique étrangère audacieuse et aux multiples facettes, qui établit des ponts avec le monde arabe, qui en retour après le printemps des soulèvements démocratiques, prend la Turquie comme un modèle à imiter » (journal « Epohi » du 20 juin 2011).
« La Turquie possède aujourd'hui toutes les conditions préalables pour constituer un modèle pour les peuples du Printemps arabe »(journal « Modern diplomacy », 30 décembre 2011).
Bien entendu, les mobilisations populaires massives et militantes en Turquie, tout comme la position du KKE, qui a pris immédiatement le parti du peuple turc en lutte et des communistes de Turquie, ont fait quelque peu bouger SYRIZA de sa position admirative, dans la période précédente, sur le « miracle turc » et son premier ministre Erdogan.
SYRIZA a donc condamné la violence de la part du gouvernement d'Erdogan, alors que Mme DOUROU a exprimé « des questions légitimes sur ses véritables intentions quant au modèle de société que le Premier ministre turc veut imposer », c'est-à-dire qu'avec tout ce qui s'est passé ces dernières semaines, la « gauche gouvernementale » est toujours à la recherche des intentions et du « modèle » d'Erdogan et l'appelle à remplir les « critères d'adhésion à l'UE » … comme une solution. L'UE, qui est une union du capital, une union qui s'est révélée être une « fosse aux lions » pour les droits et les libertés des travailleurs.
En Grèce, nous disons « vous ne pouvez cacher ni votre toux ni votre amour », et l'amour de SYRIZA pour l'Union européenne et pour Erdogan, elle ne peut vraiment pas le cacher...
Traduction MA