Grève contre l’éclatement de la SNCF programmée par le gouvernement sur ordre de l’Union européenne
Les cheminots sont en grève depuis hier mercredi soir jusqu’à vendredi matin à l’appel de leurs syndicats. Ils s’opposent au projet de réforme éclatant la SNCF. Le projet marque la dernière étape de l’ouverture complète à la concurrence inscrite dans le quatrième paquet ferroviaire de laCommission européenne. Il prévoit la séparation stricte entre le gestionnaire de l’infrastructure et le transport des voyageurs.
Déjà sur injonction de l’Union européenne, l’entité RFF (Réseau ferré de France) avait été créée en 1997, mais ses missions étaient assurées par la SNCF. C’est ce schéma que la Commission européenne entend modifier. Elle trouve que le maintien d’une holding SNCF fausse la concurrence et ne facilite pas l’arrivée de nouvelles compagnies privées. Après le fret, c’est en effet le transport de voyageurs qui sera ouvert à la concurrence totale d’ici 2019.
Le projet crée donc trois Etablissements publics industriels et commerciaux (EPIC) totalement indépendants, y compris au niveau financier. Un « EPIC mère », aura un rôle essentiellement stratégique. Un autre exploitera les trains. Mais la pièce maîtresse du dispositif sera le gestionnaire unique du réseau au service de l’ensemble des compagnies ferroviaires. 50 000 cheminots de l’actuelle SNCF devront y être transférés.
Le projet de réforme avait été adopté en octobre par le Conseil des ministres pour être soumis au parlement au printemps prochain. Les syndicats accusent la direction de préparer d’ores et déjà son application en s’attaquant au statut des cheminots et en multipliant les mesures d’économie.