Grève massive des enseignants: Vingt ans après (éditorial de L'ECHO de la Haute-Vienne)
La révolution libérale du chef de l’Etat fait des miracles. Dans les années 80, la gauche au pouvoir s’était vu opposer un mouvement de contestation au nom de la défense de l’école privée. Plus de vingt ans après, le pouvoir de droite est mis en cause par une forte mobilisation des enseignants et des parents des secteurs publics et privés ! Les temps changent...
Les conditions d’accueil des élèves et d’exercice des métiers du personnel éducatif se sont sensiblement détériorées au fil des années, avec une accélération significative sous le règne de Nicolas Sarkozy. En cause, bien sûr, les 80.000 postes supprimés en cinq ans et l’insuffisance des recrutements, qui créent une situation de sous-effectif dans tous les services de l’éducation, y compris dans ceux du privé. En cause, aussi, la dévalorisation de la fonction enseignante qu’illustre la détérioration de la formation des professeurs, alors que l’ampleur de l’évolution des connaissances et la gravité de la crise sociale exigent l’inverse. A eux seuls, les coups assénés contre la communauté éducative caractérisent et condamnent les choix politiques en vigueur. Ils font une croix sur l’avenir en fragilisant les nouvelles générations et en alourdissant les injustices sociales et les inégalités.
Comme aurait pu le professer Sully, maîtrise publique et réorientation des richesses produites, ainsi que priorité accordée à l’éducation et à la formation, sont les mamelles d’une nouvelle politique pour la France.
Christian AUDOUIN
(Editorial du 28 septembre 2011)