GRÈVE SNCF: Retour sur un CONFLIT JUSTE et LUCIDE
SYNDICAT CGT DES CHEMINOTS
DE CANNES et RÉGION
RETOUR SUR UN CONFLIT
JUSTE ET LUCIDE
Personne ne peut nier les dangers qu’engendrera, à moyen terme, l’organisation structurelle de notre entreprise publique historique en 3 EPIC… Cette organisation va fragiliser notre Statut et faire basculer certaines activités en entreprises de droit privé (Sociétés Anonymes), comme l’exige Bruxelles, et comme le souhaite l’opposition actuelle (qui estime que la réforme ne va pas assez loin).
Rappelons que ce type de schéma a été mis en place il y a quelques années en Belgique : une catastrophe pour le ferroviaire dans ce pays.
Ce qui a été obtenu, après 10 jours de conflit mené par la CGT et Sud-Rail, et ce qu’il reste à obtenir est à mettre au crédit des cheminots grévistes.
La réunion obtenue entre les Organisations Syndicales(OS) dans l’action avec le gouvernement, suite à la mobilisation au bout du 2ème jour de conflit, dans laquelle ont été invitées les 2 OS réformistes restées en dehors de l’action nationale, dont une communiquant de manière répétée aux cheminots sur les bienfaits de la réforme ferroviaire, a permis une légère évolution du texte sur la forme.
La pression exercée, par la grève, a contraint les députés présents à l’Assemblée Nationale, lors des débats du 17, 18 et 19 juin dernier d’approuver quelques amendements sur :
Un seul et même employeur, au lieu des 3 prévus ; la création d'un Comité Central d'Entreprise au niveau du groupe, là où le projet de loi ne faisait référence qu'à un comité de groupe ; la centralisation des activités sociales et culturelles. Le groupe SNCF sera le niveau de référence des négociations sociales, et notamment de la négociation annuelle obligatoire (NAO), donc une seule et même négociation salariale pour tous les cheminots SNCF.
Objectivement même s’il y a quelques avancées à mettre au seul crédit de l’action des grévistes, ces amendements représentent «beaucoup d'enfumage» et sont loin des revendications que nous portons pour une seule et même entreprise publique.
Nous avons fait notre travail syndical. Nous sommes allés au contact de la population, des usagers, des cheminots non- grévistes, des élus, pour les informer du danger de cette réforme. Trop n’ont pas mesuré les enjeux…
Nous n’allons pas nous mentir et valoriser ce qui n’a pas été obtenu, comme la création d’un seul EPIC, les solutions concrètes sur le financement du ferroviaire, une véritable relance du Fret SNCF. Pas d’avancées non plus concernant l’emploi…
Le maintien des 3 EPIC n’est pas de nature à nous satisfaire dans l’organisation et l’évolution future de notre entreprise.
De même, les suppressions d’emplois (6500 sur 3 ans), la fermeture de guichets voyageurs et d’abandon de dessertes FRET, ainsi que la suppression de 1600 kms de lignes, sont toujours d’actualité.
D’autres échéances nous attendent, notamment avec le décret socle et la convention collective des travailleurs du rail, dont les discussions commenceront dès l’automne…
Il nous faudra alors être TOUS acteurs de NOTRE DESTIN et pas de simples témoins…
Ce qui se passe dans notre entreprise est extrêmement grave. La CGT va continuer, dans les jours qui viennent, à mettre sous pression le travail des sénateurs, sur l’amélioration du texte de loi.
Nous allons également continuer à mobiliser tous les cheminots car la rentrée sera chaude…
Le 24 juin 2014