HONDURAS-FRANCE: derrière la passion du FOOTBALL, le talon de fer
Ce dimanche 15 juin 2014, l’équipe hondurienne de football rencontrera les Bleus. Sur la pelouse, la passion du foot. Derrière le stade, loin des caméras de TV, au Honduras, la répression qui s’installe dans l’un des pays les plus pauvres au monde, rappelle "Alerte-Honduras", une association d’aide contre la répression dans le pays.
Depuis le coup d’Etat militaro-civil de juin 2009, plus de 320 journalistes, syndicalistes, avocats, militants des droits humains et politiques ont été assassinés par les « escadrons de la mort », des groupes para-militaires agissant en toute impunité.
Malgré les arrestations, la militarisation, les licenciements et les assassinats, les grèves et les manifestations attestent cependant de la résistance du peuple hondurien. Le Front national de résistance populaire (FNRP) (qui regroupe aujourd’hui 2 000 organisations syndicales, politiques et associatives) et les organisations syndicales sont le cadre organisé de cette résistance.
Les grèves et manifestations se sont multipliées contre les augmentations constantes du coût de la vie et la paupérisation, contre les violations du droit du travail, contre la poursuite des privatisations des services publiques à travers le projet des « Régions spéciales de Développement » ou des « Villes Modèles ».
Dans le même temps, les "observateurs internationaux" dont ceux de l’Union européenne, validaient les fraudes avérées lors des élections de novembre 2013 et reléguaient le Parti LIBRE, issue de la résistance populaire, à la troisième place.
Juan Barahona, l’un des dirigeants historiques du FNRP rappelle « que derrière les ennemis locaux du peuple hondurien, se trouve l’ennemi numéro un de tous les peuples : l’empire nord-américain. Si elle n’avait pas disposé de son appui, cette oligarchie lâche n’aurait jamais osé faire ce putsch ».
La revendication majeure du FNRP c’est l’élection d’une Assemblée constituante qui, soulignait ce même dirigeant, proposerait « une nouvelle société, un être humain nouveau, qui n’exalte pas l’égoïsme comme valeur suprême, mais prétend au développement intégral de la collectivité ».