Irréaliste le progrès social ? Deux tableaux et un commentaire...
Le point de vue de
« ça n’empêche pas Nicolas » :
Ces deux tableaux semblent, à première vue, irréfutables :
Si on appliquait les mesures proposées, la France et son peuple connaîtraient enfin une ère nouvelle de progrès social. La misère, qui submerge notre pays, ne serait plus qu'un mauvais souvenir.
Mais la réalité est différente :
Le Front de gauche n'envisage aucune modification fondamentale de la nature même du régime économique qui régit notre société. Dans ces conditions, le grand capital, son système financier, ses multinationales continueraient de dominer la France, détenant toujours les moyens de production et d'échange.
Dans ces conditions, qui pourrait croire que serait possible, paisiblement, d'assister à une nouvelle « nuit du 4 août », avec l'abandon accepté de tous les "privilèges" détenus aujourd'hui par l'oligarchie financière et industrielle ?
Qui peut penser que le 1% d'administrateurs de sociétés, d'actionnaires, de politiciens à leur dévotion, qui imposent la dictature de l'argent pour accroître toujours plus leur profit, acceptent, sans réagir, la mise en pratique des mesures annoncées par le Front de gauche ?
Qui peut croire un instant que les dirigeants de l'Union européenne, mise place pour perpétuer la domination du capital, laisseraient passivement s'opérer des changements contraires aux objectifs de la « construction européenne » : la mise en coupe réglée des peuples pour permettre une course sans fin aux profits, en un mot pour accélérer la rotation des capitaux au détriment des conditions de vie des populations ?
Dans ces conditions, en éludant l'essentiel - qui détient les moyens de production et d'échange et le rôle de l'Union européenne - le Front de gauche crée des illusions préjudiciables au combat commun pour le nécessaire changement de société. Le Front de gauche n'est pas crédible aux yeux des masses populaires, qui sentent bien que les changements souhaités ne sont pas 'solubles' dans la société actuelle, la société capitaliste. Celle-ci tente de se perpétuer dans le cadre structuré de la « Forteresse Europe » pour mieux résister aux peuples, brisant leur souveraineté, en 'cassant' les nations.
Sortir de cet 'enfermement' européen constitue donc un volet nécessaire de la lutte de classe pour changer de société.
Le Front de gauche refuse ce combat.
C'est sa grande responsabilité.
C'est la nôtre de faire la lumière sur la réalité.
Jean Lévy