« ISRAËL, ÉTAT JUIF » : un projet de loi dénoncé par les députés COMMUNISTES et ARABES qui se font exclure du Parlement !
Article JC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/
Israel, Etat juif. Rien de nouveau sous le soleil. Sauf que le gouvernement de Netanyahou a décidé d'intégrer la dénomination dans la Constitution. Les communistes, arabes israéliens ont dénoncé la manœuvre. Le débat a été très mouvementé à la Knesset.
Cela fait des années que le projet de loi sur la définition d’Israël comme État juif est discuté. Le projet actuel dérive d'une proposition faite en 2011 par le député du Likoud, Zeev Elkin, cela en est sans doute la version la plus extrémiste.
« Israel, Etat du peuple juif » : une déclaration de guerre contre les Arabes
Le dimanche 23 novembre 2014, la Knesset (le parlement israélien) devait adopter un projet de loi qui intègre la qualification « Israel, Etat-nation du peuple juif » à la Loi fondamentale, lui donnant une valeur constitutionnelle.
Le symbole est fort envers la minorité arabe, quelques mois après l'offensive sur Gaza. Les conséquences concrètes sont inquiétantes : la loi Juive deviendrait une inspiration pour la législation étatique, tandis que l'Arabe perdrait toute reconnaissance comme langue officielle.
Les Arabes représentent près de 20 % de la population en Israel, ils subissent les discriminations et un statut de seconde zone qui connaîtra une nouvelle dégradation avec cette loi.
Le projet n'a trouvé d'opposition radicale que parmi les députés communistes, membres du Hadash (Front démocratique pour la paix et l'égalité), ainsi que parmi les élus des partis arabes.
« Israel – un Etat démocratique et égalitaire », le contre-projet communiste
Ainsi, quelques jours avant le vote à la Knesset, le député communiste arabe Mohammed Barakeh a confié au journal Haaretz son impression que :
« Netayanhou pose les fondements constitutionnels d'un régime d'apartheid, réduisant Israël à un statut d'Etat-paria. Il pousse à la guerre contre Gaza et l'Iran, construit des murs de séparation, et perpétue l'occupation et les colonies ».
Barakeh proposait l'adoption d'un contre projet de loi appelé « Israël – Un État démocratique et égalitaire » affirmant que « toute personne en Israël a le droit à une protection égale de la loi et une complète égalité des chances ».
Les députés communistes et arabes exclus du Parlement !
La discussion le week-end dernier a été très houleuse. Le député communiste Dov Khenin a accusé Netanyahou de « jeter de l'huile sur le feu de la haine ».
Il a ajouté qu' « au lieu de tendre une main aux citoyens arabes, Netanyahou choisit de provoquer. Au lieu de travailler à une réconciliation historique avec le peuple palestinien, il bloque toute avancée vers un accord. Au lieu de construire un avenir fait de paix et d'égalité, il nous conduit à la guerre et à la tragédie. »
Pour d'autres députés, le débat s'est fini hors de l'enceinte parlementaire. Le député arabe de Balad, Jamal Zahalka, a été dégagé de la tribune et conduit manu militari à l'extérieur de l'Assemblée, après qu'il a traité l'intervenant Moshe Feiglin, du Likoud, de « fasciste ».
On peut rappeler que ce fameux Moshe Feiglin est celui qui préconisait, lors de l'attaque contre Gaza, de placer les Palestiniens dans des camps de concentration. Il représente l'aile-dure de la droite sioniste, décidée à annexer Gaza à l'Etat israélien, et à liquider toute résistance.
Le député communiste arabe Mohammed Barakeh a, lui aussi, été expulsé. Encore pour une invective lancée contre Feiglin, lui signifiant qu'il devrait avoir honte de tenir de tels propos.
Le gouvernement en difficulté, des milliers de manifestants dans la rue
Contrairement aux procédures en vigueur à la Knesset, Barakeh a été viré sans avertissement préalable. Le débat a ensuite été ajourné lundi dernier, après la protestation vigoureuse des députés de l'opposition.
L'extrémisme de Netanyahou semble lui avoir aliéné une partie de ses alliés naturels, ce qui expliquerait le flottement depuis une semaine et l'ajournement du vote sur le projet de loi controversé.
Le mouvement social et pacifiste a profité de la brèche. Le samedi 29 novembre 2014, ce sont plusieurs milliers de manifestants décidés à dire « Non » à ce projet raciste et belliciste à Jérusalem. Ils ont entouré la résidence du Premier Ministre.
Tous dénonçaient la dérive anti-démocratique du Premier ministre, la fin de toute perspective de co-existence avec la minorité arabe avec ce projet et le péril d'une fascisation de la société..
Un nouveau projet de loi devrait être présenté le 7 décembre, dans les mêmes lignes sans doute sous une version légèrement remaniée. Encore une fois, seuls les communistes s'opposeront de façon conséquente à l'accélération de la dérive raciste de l’État sioniste.