ITALIE: grève générale le 12 décembre contre le « Jobs Act », une loi facilitant les licenciements
Le Sénat italien a définitivement adopté le 3 décembre 2014 une nouvelle législation du travail : le Jobs Act dont les six décrets d ‘application devront être promulgués dans les six mois. La mesure-phare de cette nouvelle législation est la suppression de l’article 18 du Code du Travail qui rendait obligatoire la réintégration d’un salarié dont les tribunaux jugeaient le licenciement abusif.
En vigueur depuis 1970, sa suppression était réclamée à cor et à cris depuis des années par le patronat italien qui clamait que cet article était un frein à l’embauche. Les entreprises pourront licencier sans craindre les foudres des tribunaux.
Cette nouvelle loi institue un contrat unique de travail qui prévoit une flexibilité plus forte pendant les trois premières années durant lesquelles le patronat pourra facilement licencier le salarié.
Pour le Président du conseil, Matteo Renzi, cette loi est la « mère de toutes les réformes » a -il écrit dans un tweet, car, selon lui « l’Italie change réellement » rajoutant: »cette fois est la bonne. Allons de l’avant! ».
Le chômage a atteint un niveau record en Italie, avec plus de 13% de la population active sans emploi comptabilisé en octobre denier. 43% des chômeurs ont moins de 25 ans.
Cette nouvelle loi facilitera les licenciements. C’est la flexisécurité du marché du travail chère à la commission européenne qui a placé le budget italien de 2015 sous haute surveillance.
Le 25 octobre 2014, un million et demi de salariés ont manifesté à Rome contre cette réforme du marché du travail.
Mateo Renzi vient de déclarer; « je ne me laisserai pas intimider » par ces manifestations. Mais le 12 décembre 2014, il va être confronté à la grève générale appelée par deux confédérations syndicales italiennes, la Confédération générale des travailleurs italiens (CGIL: 5,8 millions d’adhérents) et l’Union italienne des travailleurs (UIL: 2,2 millions d’adhérents).