ITALIE : le nouveau parlement paralysé ?
L'incertitude régnait lundi sur l'issue des élections italiennes. Le centre-gauche était donné en tête à la Chambre des députés, alors que le camp de Silvio Berlusconi pourrait l'emporter au Sénat. Le scrutin a également été marqué par la percée du mouvement contestataire 5 Etoiles (M5S).
A la fermeture des bureaux de vote, les sondages à la sortie des urnes ont annoncé une victoire du centre-gauche dans les deux chambres. Les projections diffusées un peu plus d'une heure plus tard ont prédit que le centre-droit l'emporterait de justesse au Sénat, avant que de nouvelles projections redonnent de peu l'avantage au centre-gauche.
A la chambre des députés, la coalition de gauche emmenée par le Parti démocrate (PD) de Pier Luigi Bersani récolterait 34,5% à 37% des votes, devançant la droite de Silvio Berlusconi (29% à 31%). La gauche aurait ainsi la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés, dont le système électoral donne une prime à la coalition arrivée en tête.
Incertitudes
Au Sénat, en revanche, c'est la bouteille à encre. Les deux chaînes donnent la droite en tête avec 31,3 à 31,6%, contre 29,2% à 30,1% pour le centre-gauche. Mais des projections de Mediaset, l'empire des médias de la famille Berlusconi, créditent la gauche de 32%, devant le centre-droit (29,7%).
Une avance en voix qui ne se traduirait pas pour autant automatiquement en une majorité en sièges, car le système électoral du Sénat, très complexe, accorde une prime majoritaire au niveau de chaque région.
Percée du comique
Sondages et projections s'accordent en revanche pour souligner la percée du Mouvement 5 Etoiles de l'ancien comique Beppe Grillo. Cette formation contestataire obtiendrait plus de 24% des voix pour le Sénat, devenant selon certains instituts le premier parti de la chambre haute, au coude-à-coude avec le Parti démocrate (PD) de M. Bersani.
A la Chambre des députés, le M5S obtient environ 20% des suffrages. Il devance largement la coalition centriste emmenée par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, qui n'arrive qu'en 4e position avec moins de 10% des voix.
Catalyseur du malaise social d'un pays en pleine récession économique, ce parti a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires: fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1000 euros et référendum sur l'euro.