Jeunes : De la contestation à la colère sociale
Depuis quelques jours, lycéens et étudiants s’engagent dans la bataille contre le projet de loi sur les retraites. Cet événement suscite beaucoup de commentaires voire d’inquiétude. Ce mouvement qui prend de l’ampleur n’est guère étonnant, les jeunes qui manifestent le font parce qu’ils perçoivent que leurs intérêts vitaux sont en jeu. Nombreux issus de milieux populaires, ils connaissent les difficultés que vivent leurs parents : les bas salaires, le chômage, les reculs sociaux… Ils savent que leur premier emploi ce sera la case chômage ou les petits boulots mal payés. Ils savent que venant de Neuilly ou de la Courneuve leur chance dans la vie ne sera pas la même. Leur révolte est nourrie par les injustices, leur ras-le-bol d’une société capitaliste qui sape leur avenir. Tout les discours sur « circulez il n’y a rien à voir » les renvoie à une condition où les décisions sont prises à leur place.
Politiciens de droite, comme de gauche, sont fébriles face à cette contestation. Les uns craignent une amplification de la révolte sociale embrasant toutes les couches de la société et venant percuter les ambitions du capital de remettre en cause tous les acquis sociaux. Les autres voudraient piper leurs voix pour 2012 et éteindre le brasier social, ce qui converge vers un même objectif : empêcher toute remise en cause du système lui-même. Ne voit-on pas le socialiste Strauss-Kahn dirigeant du FMI, dont la politique affame des milliards d’être humains, applaudir au projet de loi sur les retraites de Sarkozy et du patronat, les socialistes Attali (responsable d’une commission voulue par Sarkozy sur la relance) et Mingaud (Député PS et Président de la cour des comptes) demander d’une même voix le blocage des salaires des fonctionnaires et la liquidation des services publics. Ne voit-on, pas le député socialiste Valls conseiller aux jeunes de ne pas manifester, F. Hollande renchérir « le rôle du PS n’est pas d’organiser des mouvements de rue », tandis que Martine Aubry, leur suggère d’attendre 2012 tout en omettant de leur dire qu’elle est, comme la CFDT, favorable à l’allongement de la durée de cotisation. Il n’y a rien à faire avec tous ces gens-là, ils sont des serviteurs zélés des intérêts capitalistes, pas plus qu’avec ceux des Verts, du NPA au PCF et au front de gauche qui veulent gouverner avec eux.
Nous saluons les luttes lycéennes comme porteuse d’avenir, comme un lien entre les générations de ceux qui ne vivent que de leur travail et refusent la politique de régression sociale. Alors oui, lycéens, étudiants, salariés, tous ensemble pour faire reculer le pouvoir et ouvrir de nouvelles perspectives de changement réel.
source : « site communistes »