JMJ au BRESIL : Le pape en mission de récupération
On vous le dit et le répète sur tous les tons : François est un pape humble, près des pauvres. Ses prédécesseurs ne l’étaient-ils donc pas autant ?
François arrive au Brésil en séducteur. Premiers visés, les journalistes. Dans l’avion papal, ils ont pu se faire tirer le portrait chacun à leur tour avec le patron du Vatican avant de lui tendre cérémonieusement micros et caméras. On a fait copain-copain pour, si Dieu prête vie au pape et on le lui souhaite, passer un moment ensemble sur cette bonne vieille terre. Avec une surprenante révélation aérienne en prime : le pape souhaite que l’on préserve des difficultés de la vie les jeunes et les vieux. Question : que fait-on des autres ?
Le second déplacement papal se situe en Amérique du sud à l’occasion du sympathique rassemblement des jeunes catholiques venus du monde entier. Il était temps. L’Eglise et le Vatican connaissent des moments difficiles : églises désertées, vocations en berne, désertions des ouailles vers d’autres églises-sectes, scandales à profusion notamment au chapitre de la pédophilie, détournement d’argent mettant en cause la banque papale et des évêques… François monte au front. Il y a danger dans la maison Eglise. Ce jésuite de première main, expert en matière de compromis, hier avec la dictature argentine, aujourd’hui sur des thème sociaux n’est pas à prendre à la légère : il s’agit d’un homme politique de haut vol.
Une autre donnée est à prendre en compte : l’Amérique du sud, terre de prédilection de l’Eglise. Voilà que les multiples voyages de Jean-Paul II sur ces terres n’ont pas réussi à contenir l’éclosion d’églises de rechange et surtout l’arrivée au pouvoir dans plusieurs pays de régimes dits progressistes contestant la main mise nord-américaine et reprenant à leur compte les principes essentiels de la théologie de la libération. De quoi provoquer des crises d’urticaire dans certains cercles du Vatican. Les chaleureuses rencontres mondiales au Brésil des jeunes catholiques seront marquées par la solidarité et l’amour de l’autre. Quant au pape (76 ans), au repos pendant 24 heures, il a commencé sa mission : tenter de reprendre la main dans cette région du monde autrefois réserve de l’Eglise.
José Fort