L’IRAK et toute la région, le spectre de la dislocation
Trois ans après le retrait total des américains, le gouvernement irakien, menacé par l’offensive éclair des djihadistes de (EIIL) appelle Washington à l’aide.
L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) contrôle un vaste territoire comprenant une partie du sud de la Syrie et un tiers de l’Irak avec en particulier la ville de Mossoul (deuxième ville de l’Irak, cœur économique important pour ses productions agricoles et surtout ses champs pétrolifères). Sur la route de Mossoul à Bagdad se trouve à Baiji la plus importante raffinerie irakienne qui produit 300 000 barils par jour et fournit Bagdad et une partie de l’Irak en électricité. L’EIIL est à moins de 100 km de Bagdad et depuis le 19 juin les combats se déroulent pour le contrôle de la raffinerie
Lors d’une conférence de presse, Barack Obama a répété que « les forces américaines ne retourneraient pas combattre en Irak ». Il a en revanche annoncé que trois cents conseillers militaires, issus des forces spéciales, se tenaient à la disposition de Bagdad pour «entraîner, assister et soutenir »l’armée irakienne. Concernant la demande de Bagdad d’une intervention aérienne, le président américain s’est dit prêt à des frappes ciblées si nécessaire, précisant que de potentielles cibles sont déjà à l’étude.
L’Irak se retrouve disloqué, divisé en trois grandes zones (avec elles-mêmes des sous-ensembles). La région du nord, sous contrôle de l’EIIL, majoritairement sunnite. Au nord-est, la région autonome du Kurdistan irakien, qui possède son propre gouvernement et sa propre armée. Enfin, à Bagdad et au sud, une région chiite, sous contrôle du gouvernement "officiel ".
En 2003, les États-Unis ont prétexté de l’existence d’armes de destruction massive et de la présence d’al-Qaida pour justifier leur intervention militaire. C’est une nouvelle fois la démonstration que l’intervention des grandes puissances conduit à la dislocation des cadres nationaux.