La confédération CGT hausse (enfin !) le ton et mobilise contre la politique du gouvernement-Prochain grand rendez-vous le 16 octobre 2014 pour reconquérir la Sécurité Sociale !
Lepaon reconnaît « un durcissement de la part de la CGT »
Paris, 10 sept 2014 - Le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, reconnaît « un durcissement de la part » de son syndicat face à la politique du gouvernement, estimant que le "rapport de forces est plus que jamais nécessaire".
« Le remaniement accentue ce décalage entre notre volonté de sortir de la crise par le progrès social et la politique menée par le gouvernement » explique le leader syndical dans une interview à paraître jeudi dans les colonnes de « l'Humanité-Dimanche ».
« Il y a donc forcément un durcissement de la part de la CGT », affirme-t-il, rappelant que le boycott de la conférence sociale de juillet avait déjà été "un geste fort".
Interrogé sur sa rencontre avec Emmanuel Macron, Thierry Lepaon a estimé que le nouveau ministre de l'Economie était « "enfermé dans une logique d'austérité, celle du gouvernement loin des réalités économiques ».
« J'ai du mal à comprendre que ce gouvernement reprenne à son compte les arguments du patronat » au sujet des 35 heures, poursuit-il.
Evoquant la remise en question des seuils sociaux voulue par l'exécutif, le syndicaliste juge qu'elle revient à « remettre en cause le droit des salariés à être représentés ».
« C'est donc renvoyer les questions collectives à des rapports entre les individus, entre le patron et le salarié, c'est le pot de terre contre le pot de fer », ajoute-t-il.
« Le rapport de forces est plus que jamais nécessaire. Le dialogue social c'est un moyen et pas un objectif en soi. L'objectif, c'est la satisfaction des besoins économiques et sociaux », prévient-il.
Interrogé sur la faible mobilisation des dernières journées d'action interprofessionnelles organisées par la CGT, Thierry Lepaon estime qu'elle est due à « l'absence de dynamique intersyndicale ».
« Les salariés sont face à deux conceptions du syndicalisme. Une fondée sur l'accompagnement social de décisions gouvernementales sous injonction patronale et l'autre fondée sur la contestation de cette politique », dit-il, dans une critique des syndicats réformistes, dont la CFDT.
Pour garantir le succès de la journée de mobilisation prévue le 16 octobre, semaine où la loi de financement de la sécurité sociale sera débattue au parlement, « la CGT doit redonner confiance aux salariés dans leur capacité à intervenir et à gagner », estime-t-il.
« Nous voulons faire du 16 octobre [2014] une journée de reconquête de la sécurité sociale ».