La filière automobile ou le déclin prévisible
Les immatriculations de voitures neuves ont baissé de – 13,4% en France depuis janvier. D’ici la fin de l’année une nouvelle baisse de 8 à 10 % est envisagée par les constructeurs et les analystes.
Selon un plan déjà bien rodé, Peugeot annonce 8000 suppressions d’emplois et le gouvernement à son service propose immédiatement un plan d’aide à la filière automobile. Une de plus, l’Etat, à intervalles réguliers soutient cette filière qui emploie plus de 400 000 personnes en France mais qui ne sort pas des difficultés qu’elle engendre.
De « Balladurettes » en « Juppettes » et de « Sarkozettes » en bonus-malus, l’Etat soutient régulièrement les constructeurs et équipementiers automobiles avec l’argent des contribuables, avec les résultats qu’on connait.
Le marché français de l’automobile comme tous ses voisins européens est saturé. Les diverses primes gouvernementales ne font qu’anticiper les comportements d’achat, préparant de fait la crise suivante. La seule solution durable passe par une augmentation conséquente du pouvoir d’achat des salaires et des retraites afin de relancer véritablement la consommation des ménages. Le plan d’aide gouvernemental ne s’attaque aucunement aux problèmes de fond, c’est-à-dire aux restructurations et fermetures d’entreprises dont le seul but est de dégager des dividendes pour le profit des actionnaires, tout en continuant leur stratégie de délocalisations vers les pays « à bas coûts » salariaux.
A l’opposé des déclarations électorales faites par le candidat Hollande et son actuel ministre du « redressement productif » sur le parking de Goodyear, Montebourg appelle maintenant les salariés et leurs syndicats à faire preuve « de responsabilité » pour ne pas « affaiblir Peugeot ». Il leur demande de « reformater », « renégocier » et « diminuer » le plan social en « trouvant des solutions pour construire l’avenir ».
De qui se moque t-on ?
Ce n’est pas les 500 000 contrats d’avenir pour les jeunes ou les emplois dits de génération avec de nouvelles exonérations de charges pour les entreprises qui résoudront les problèmes des 3 millions de chômeurs officiels annoncés dernièrement. Seule une véritable politique de l’emploi avec des salaires décents pourra inverser le processus de casse de l’industrie en général et de la filière automobile en particulier.
Le parti " Communistes" appelle à une riposte massive des salariés de PSA Aulnay et de toute la filière automobile afin d’imposer l’arrêt des licenciements.
Seule la lutte fera reculer le MEDEF et le Gouvernement à son service dont le seul but est un accroissement des dividendes pour les actionnaires. Seule la lutte empêchera les licenciements. Il est indispensable d’inverser la logique financière pour le profit de quelques-uns, en socialisant les moyens de production. Une politique gouvernementale au service du peuple exige la nationalisation de ces quelques groupes de l’automobile qui détruisent des pans entiers de notre économie. Seule la lutte le permettra.