La France : le pays où les chômeurs s'immolent par désespoir
Après le dramatique incident de Mantes-la-jolie le 8 août 2012, où une personne de 51 ans s'était immolée par le feu dans sa CAF, suite à une suspension de son RSA, et avait succombé à ses brûlures, cette fois c'est un chômeur de 43 ans en fin de droits qui a mis fin à ses jours à Nantes, devant son Pôle emploi, après un refus d'allocation chômage.
Le salarié aurait, selon un responsable du SNU, premier syndicat de Pôle emploi, été victime d'une "double peine" : Réclamation d'un trop-perçu suite à un période travaillée non déclarée, et non-prise en compte de cette période travaillée pour bénéficier de l'assurance chômage.
Cette "règle" n'est pas toujours strictement appliquée dans les agences...
Combien d'entre nous se sentent piégés par des règles qu'ils connaissent mal, appliquées "à la tête du client", et tentent de survivre avec les allocations et des petits boulots ?
Le salarié privé d'emploi s'est aspergé d'essence, et s'est enflammé. Il a succombé à ses brûlures.
Toutes nos pensées vont aux proches, aux parents de cet homme.
Ce chômeur avait envoyé des mails à la presse et à Pôle emploi, pour les prévenir de son état de désespoir après un refus d'allocations de Pôle emploi.
Il est inadmissible que la France soit devenue "le pays où les chômeurs s'immolent par le feu, par désespoir".
Nous exigeons que toute la lumière soit faîte sur cette affaire.
Pourquoi Pôle emploi a-t-elle envoyé la police chez cet homme, plutôt que de lui envoyer un agent des services sociaux ?
Lors d'un licenciement économique, les salariés licenciés bénéficient de mesures d'appui social et psychologique, pourquoi pas les autres chômeurs, les fins de CDD, intérim, les fins de contrats pour démission, rupture conventionnelle, autres licenciements ?
Car les chômeurs ne sont pas des fraudeurs, des assistés, des voleurs.
Les fraudeurs, les assistés, les voleurs, ce sont les gros patrons qui vont planquer l'argent qu'ils ont gagné sur le dos des salariés en Suisse, Belgique, Îles Caïman, Lichenstein...
Les fraudeurs, les assistés, les voleurs, ce sont les patrons qui encaissent des sommes considérables : 172 milliards d'euros d'aides, de mesures, d'exonérations variées déversées tous les ans aux entreprises, auxquels il faut ajouter les "nouveaux" 20 milliards d'euros...Tout en licenciant, délocalisant, détruisant les emplois.
Ça vaut le coup (le coût !) de faire le calcul... Avec ces 192 milliards, on peut éradiquer le chômage, et proposer un emploi décent à salaire décent aux 6 millions de personnes privées d'emploi ou en sous-emploi.
Nous demandons au président de la république, le président de tous les français, de mettre tous les ministres, les députés, les sénateurs, au RSA pour qu'ils puissent se rendre compte de ce que ça fait de vivre avec 400 euros par mois.
Alors peut-être que ces gens-là iront plus vite à s'occuper du sort des salariés privés d'emploi.
En tous cas, les chômeurs doivent impérativement arrêter de mettre leur vie en danger.
La vie est trop précieuse.
Organisons-nous, mobilisons-nous pour défendre nos droits, et le droit à une vie décente.
Dans la lutte collective on retrouve confiance en soi, on récupère de la dignité.