La LUTTE PAIE: Les postiers de Paris 15 font reculer la Direction de La Poste et obtiennent des résultats non négligeables
En grève depuis le 21 mai 2014 , (pendant 52 jours), les postiers de Paris 15 obtiennent des résultats non négligeables, ils ont contraint La Poste à engager des discussions, ils ont décidé de suspendre leur mouvement après la signature d’un protocole de reprise avec la direction parisienne de La Poste.
La Poste aura quand même attendu le 13 juin pour faire une 1ère proposition aux syndicats CGT et Sud de Paris 15, avant rien n’était négociable ! C’est le « dialogue social » organisé par une entreprise dont le PDG Wahl, nommé par le gouvernement, entend supprimer nationalement 90 000 emplois d’ici 5 ans. La Poste reçoit pour cela 280 millions d’€ en moyenne par an avec le crédit d’impôt compétitivité, une prime aux licenciements en quelque sorte, un comble ! Voilà les résultats de la privatisation !
Le directeur d’établissement de Paris 15 s’est particulièrement distingué puisqu’il est parti en vacances, lors du démarrage de la grève, il a fallu qu’il revienne pour répondre au mouvement, mais quel mépris pour le personnel et les usagers du 15ème arrondissement !
La Poste aura durant ce conflit, usé de tous les artifices antisyndicaux et de répression contre les grévistes : mensonges répétés sur l’état des discussions avec les syndicats, fermetures des toilettes aux grévistes, usages de cadres pour « casser la grève », deux cadres « maison » par tournée pour remplacer un facteur. Partis en vacances à la fin du conflit… Ils auront à répondre aux réclamations des usagers à leur retour.
Pour diviser les travailleurs en lutte, La Poste a systématiquement remis en cause les protocoles envisagés le matin, en les écartant dans les discussions de l’après-midi, cherchant sans cesse les incidents qu’elle n’aura pas trouvés.
Trois huissiers embauchés par La Poste chaque jour ! Elle n’a pas hésité à envoyer les CRS contre les grévistes, comme s’il s’agissait de terroristes. Elle n’a pas hésité non plus à ponctionner des jours de grèves qui n’existent pas, sans prévenir les organisations syndicales, ne laissant que le montant correspondant au RSA, n’hésitant pas à affamer les grévistes pour faire pression.
Les postiers de Paris 15 n’ont jamais été seuls dans ce conflit, ils ont reçu le soutien des usagers et des salariés du 15ème, le soutien des autres bureaux de Poste en lutte contre les milliers de suppressions d’emplois, le soutien de l’UD CGT de Paris, de SUD.
FO localement n’a pas pris part au conflit, et pour cause ! Elle a soutenu le directeur d’établissement... Les mauvaises langues disent qu’ils sont du même syndicat … Quant à la CFDT, absente à Paris 15, elle n’a pas cessé de distiller son venin dans les autres centres de distribution avec le concours de la direction.
Rien n’a pu entamer la détermination des postiers en grève, la direction a dû reculer :
-Le régime de travail est maintenu (la direction voulait modifier les week-ends),
-Les imprimés publicitaires ne seront plus distribués pendant deux ans,
-2 emplois sont créés ainsi que 3 CDD, 6 « renforts » sont prévus sur les postes ou il manque du personnel,
-Réorganisation de la distribution par la mise en place de moyens supplémentaires,
-Allègement des charges portées,
-10 jours de grève sont neutralisés,
-Avances sur salaire suite au conflit,
-Pas de conséquence pour les agents qui ont rejoint le conflit
A La Poste, les luttes sont nombreuses : dans l’Aveyron, les Bouches du Rhône, le Cher, en Corse, l’Hérault, l’Isère, les Landes, à Angers, Le Mans, Macon, Nantes, à Besançon dans le Doubs, etc… avec les mêmes revendications, l’emploi et les conditions de travail.
A Paris 15, Communistes a répondu présent dès le 1er appel du samedi 24 Mai 2014, soutenant les grévistes dans leur lutte et les appelant à rester unis sur leurs revendications.
Plusieurs partis ont soutenu la lutte, mais aucun n’a proposé la nationalisation, le retour de La Poste dans un grand service public national géré par les travailleurs, ce que défend Communistes.
Le Parti Socialiste, instigateur de la casse, complote avec le MEDEF pour infliger les mauvais coups.
Wahl le PDG de La Poste et Valls parlent de « dialogue social » c’est au contraire le monologue du capital qu’ils veulent imposer. La lutte des postiers les a fait reculer.
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