La retraite, parlons-en !
En 1945 s’appuyant sur le programme du Conseil National de la Résistance (CNR) la sécurité sociale était créée… Crée avec trois branches, santé, famille et retraite. Pour la retraite, le principe retenu est celui de la répartition, système qui s’appuie sur la solidarité inter générationnelle.
Le principe, c’est que chaque salarié puisse bénéficier de la couverture d’une retraite, après une carrière de labeur. Pour la financer : 50% était payé par l’employeur privé ou public, 50% de cotisation sociale par le salarié, prélevée directement par l’employeur et figurant sur le bulletin de salaire. Cette cotisation est donc une partie du salaire qui est socialisé pour alimenter la caisse qui paie les retraites.
Le système est sensiblement différent pour la fonction publique et les régimes spéciaux, mais tous s’appuient sur le même principe.
Concernant les retraites complémentaires dans le privé, c’est un système de points qui est cotisé, là encore, il s’agit d’un salaire socialisé.
La retraite est un droit. Nous cotisons tout au long de notre carrière professionnelle pour pouvoir y prétendre le moment venu.
Dans les années 80, un accord interprofessionnel a donné naissance à une loi, ouvrant le droit à la retraite dès 60 ans sous certaines conditions de trimestres validés ou de trimestres cotisés s’agissant des longues carrières avec un départ avant 60 ans.
Nous ne rentrons pas dans le détail, nous aurons l’occasion d’y revenir pendant la phase de « négociation » qui devrait s’ouvrir dès le mois de février et que vous pourrez suivre régulièrement sur notre site.
Ce qu’il convient de garder en mémoire, c’est que la retraite à 60 ans a subi de nombreuses agressions, passant de 37 ans et demi de cotisations à 40 ans puis à 41 ans en 2012 (réforme dite « Fillon» en 2003 qui la portait à 41 ans d’ici 2012).
Ajoutons que depuis 40 ans, les gouvernements qui se sont succédés ont réduit progressivement la cotisation patronale. En 2009 c’est plus de 45 milliards d’euros de cotisations dont le gouvernement leur a fait cadeau.
Le gouvernement entend augmenter le nombre d’années de cotisations et reculer l’âge de départ à la retraite à 61 voire 62 ans pour commencer, ce qui n’effraie pas François Chérèque patron de la CFDT. Martine Aubry dans ses premières déclarations a dit la même chose. Il paraît que depuis elle a changé d’avis.
Il convient de se rappeler ce qui vient d’arriver en Espagne. Le Premier ministre socialiste Zapatero vient de porter l’âge de départ à la retraite à 67 ans.
En plus du recul de l’âge de départ, un autre danger guette les salariés. En 2012, il faudra avoir 164 trimestres validés pour percevoir une retraite à 100%. Le risque existe, comme pour les retraites longues carrières, que le terme « validé » soit remplacé par celui de « cotisé ».
Là, c’est une agression supplémentaire, permettant de faire baisser à nouveau et considérablement le niveau des retraites servies.
Ces « négociations » à venir, revêtent un enjeu considérable. Nous devrons créer les conditions pour ne pas revivre une nouvelle « loi Fillon ». La position qu’adopteront les confédérations syndicales sera déterminante pour la mobilisation.
Aujourd’hui où le pouvoir d’achat et plus particulièrement les salaires sont en chute libre, les pensions, elles, sont le pouvoir d’achat des retraités aujourd’hui et demain.
Dès aujourd’hui, l’action la plus large est nécessaire et préparera à n’en pas douter, la forte mobilisation qui seule permettra de mettre en échec les objectifs de patronat et du gouvernement.
Faire payer le peuple sous toutes les formes est pour les capitalistes et leur gouvernement une question vitale, c’est pourquoi ils voudraient à terme casser le système par répartition. A nous de les mettre en échec. Une retraite à 60 ans, après 37 ans et demi de cotisations, c’est toujours possible, c’est une question de choix politique.